Gargantua, Rabelais
Explication linéaire (frère Jean des Entommeurs)
Intro
L’extrait étudié est écrit par Rabelais, sous son pseudonyme Alcofribas Nasier, écrivain humaniste du XVIème siècle. Il
est connu pour sa série de romans racontant les aventures de deux géants, Gargantua et son fils Pantagruel. Le
roman Gargantua, de son nom complet La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel jadis composée
par M. Alcofribas abstracteur de quintessence, est publié en 1534 et est un roman à première vue comique, mais qui
contient un sens plus profond visant à instruire le lecteur aux valeurs humanistes et à critiquer les théologiens, plus
tard appelés sophistes pour éviter la censure pour leur manque de véritable spiritualité.
L’extrait étudié est issu du 17e chapitre de ce roman, intitulé Comment un moine de Seuilly sauva le clos de l’abbaye
du sac des ennemis qui est le chapitre où est introduit le personnage frère Jean des Entommeurs. Dans ce chapitre
est dressé le portrait de ce personnage clef à travers sa réaction et actions face à l’attaque de l’abbaye par les troupes
picrocholines.
Problématique
Dans quelle mesure peut-on voir dans le personnage de frère Jean des Entommeurs l’incarnation des valeurs prônées
par Alcofribas?
Plan
Nous étudierons tout d’abord le portrait physique et moral de frère Jean avec son contraste avec les autres moines
cloitrés à Seuilly dans le premier mouvement, puis nous verrons son portrait est approfondi par la description de ses
actions contrastant avec celles des autres moines ainsi que sa parlure dans le second mouvement.
Mouvement 1: portrait physique et moral frère Jean != moines
texte s’ouvre sur description de la réaction des moines de l’abbaye de Seuilly face à l’attaque de leur abbaye
expression: “ne savaient auquel de leurs saints se vouer”
1. toutes ressources épuisées, mais en effet ils n’ont rien essayé → ironique: montre attitude satirique de A
envers clergé pour leur incapacité à agir
2. référence au culte des saints → critique leur superstition (non seulement incapables d’agir mais aussi
superstitieux)
locution adverbiale “à tout hasard” → confirme l’ironie du propos de A
locution latine “ad capitulum capitulantes” → signifie réunion des membres du conseil de l’abbaye qui peuvent
exprimer leur voix et prendre une décision, mais aussi jeux de mots: en fr vernaculaire on entend verbe “capituler”
→ encore une fois dénonce inaptitude à agir/décider des moines: grande pleutrerie
se voit confirmé dans tour impersonnel à la voix passive “il y fut décrété” → à la fois décision de ne rien faire émane
de toute communauté, mais comme s’ils ne l’ont pas prise par eux-même
adjectif “beaux” employé 3 fois par antiphrase → montrant encore une fois l’attitude satirique de A envers moines
moines n’ont rien à opposer aux troupes picrocholines sauf prières
A procède par contraste marqué par article indéfini “un jeune moine” alors que moines décrits comme groupe
ainsi (avec cette périphrase) introduit portrait de frère Jean qui débute avec accumulation d’épithètes qui connotent
tous la grande vitalité et capacité à agir de frère Jean
locution nominale “langue bien pendue” → verve (= vivacité de langue) haut, manie art du langage → sa vitalité se
manifeste dans sa parole → capable de convaincre
locution nominale “nez avantageux” → connote énergie sexuelle chez Rabelais
⇒ portrait mélioratif: personnage réunit qualités intérieures et extérieures
“;” → introduit portrait en temps que moine où “beaux” cette fois pas utilisé par antiphrase → souligne contraste
groupe ternaire “beau presseur de prières, beau précipiter de messes, beau gratteur de vigiles” → trois noms le
désignant se réfèrent à rapidité avec laquelle il célèbre la messe pour s’en acquitter et se livrer à autres occupations
de plus dans texte original “beau précipiter de messes” correspond à “desbrideur de messes” → inverse de ceux qui
tentent de brider l’esprit en rendant incompréhensible les messes
puis ce portrait est résumé par le groupe nominal “vrai moine” ⇒ portrait abouti paradoxe puisqu’il n’est pas
généralement considéré que celui qui presse la messe est un vrai moine
Explication linéaire (frère Jean des Entommeurs)
Intro
L’extrait étudié est écrit par Rabelais, sous son pseudonyme Alcofribas Nasier, écrivain humaniste du XVIème siècle. Il
est connu pour sa série de romans racontant les aventures de deux géants, Gargantua et son fils Pantagruel. Le
roman Gargantua, de son nom complet La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel jadis composée
par M. Alcofribas abstracteur de quintessence, est publié en 1534 et est un roman à première vue comique, mais qui
contient un sens plus profond visant à instruire le lecteur aux valeurs humanistes et à critiquer les théologiens, plus
tard appelés sophistes pour éviter la censure pour leur manque de véritable spiritualité.
L’extrait étudié est issu du 17e chapitre de ce roman, intitulé Comment un moine de Seuilly sauva le clos de l’abbaye
du sac des ennemis qui est le chapitre où est introduit le personnage frère Jean des Entommeurs. Dans ce chapitre
est dressé le portrait de ce personnage clef à travers sa réaction et actions face à l’attaque de l’abbaye par les troupes
picrocholines.
Problématique
Dans quelle mesure peut-on voir dans le personnage de frère Jean des Entommeurs l’incarnation des valeurs prônées
par Alcofribas?
Plan
Nous étudierons tout d’abord le portrait physique et moral de frère Jean avec son contraste avec les autres moines
cloitrés à Seuilly dans le premier mouvement, puis nous verrons son portrait est approfondi par la description de ses
actions contrastant avec celles des autres moines ainsi que sa parlure dans le second mouvement.
Mouvement 1: portrait physique et moral frère Jean != moines
texte s’ouvre sur description de la réaction des moines de l’abbaye de Seuilly face à l’attaque de leur abbaye
expression: “ne savaient auquel de leurs saints se vouer”
1. toutes ressources épuisées, mais en effet ils n’ont rien essayé → ironique: montre attitude satirique de A
envers clergé pour leur incapacité à agir
2. référence au culte des saints → critique leur superstition (non seulement incapables d’agir mais aussi
superstitieux)
locution adverbiale “à tout hasard” → confirme l’ironie du propos de A
locution latine “ad capitulum capitulantes” → signifie réunion des membres du conseil de l’abbaye qui peuvent
exprimer leur voix et prendre une décision, mais aussi jeux de mots: en fr vernaculaire on entend verbe “capituler”
→ encore une fois dénonce inaptitude à agir/décider des moines: grande pleutrerie
se voit confirmé dans tour impersonnel à la voix passive “il y fut décrété” → à la fois décision de ne rien faire émane
de toute communauté, mais comme s’ils ne l’ont pas prise par eux-même
adjectif “beaux” employé 3 fois par antiphrase → montrant encore une fois l’attitude satirique de A envers moines
moines n’ont rien à opposer aux troupes picrocholines sauf prières
A procède par contraste marqué par article indéfini “un jeune moine” alors que moines décrits comme groupe
ainsi (avec cette périphrase) introduit portrait de frère Jean qui débute avec accumulation d’épithètes qui connotent
tous la grande vitalité et capacité à agir de frère Jean
locution nominale “langue bien pendue” → verve (= vivacité de langue) haut, manie art du langage → sa vitalité se
manifeste dans sa parole → capable de convaincre
locution nominale “nez avantageux” → connote énergie sexuelle chez Rabelais
⇒ portrait mélioratif: personnage réunit qualités intérieures et extérieures
“;” → introduit portrait en temps que moine où “beaux” cette fois pas utilisé par antiphrase → souligne contraste
groupe ternaire “beau presseur de prières, beau précipiter de messes, beau gratteur de vigiles” → trois noms le
désignant se réfèrent à rapidité avec laquelle il célèbre la messe pour s’en acquitter et se livrer à autres occupations
de plus dans texte original “beau précipiter de messes” correspond à “desbrideur de messes” → inverse de ceux qui
tentent de brider l’esprit en rendant incompréhensible les messes
puis ce portrait est résumé par le groupe nominal “vrai moine” ⇒ portrait abouti paradoxe puisqu’il n’est pas
généralement considéré que celui qui presse la messe est un vrai moine
