Chapitre 3 : Les fondements de la sociologie.
Introduction :
La sociologie est une science récente même si les interrogations philosophiques sur l’origine des groupes humains, leur organisation ou encore leur
fonctionnement sont anciennes, la sociologie est une science récente. Ainsi, le terme sociologie a été employé pour la 1 ère fois en 1839 par A.
Comte (1798-1857).
Dans sa 47ème leçon de philosophie positive, A. Comte utilise le terme de socio pour désigner « cette partie complémentaire de la philosophe
naturelle qui se rapporte à l’étude positive de l’ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux ».
Cette naissance de la sociologie n’est pas le fruit du hasard ou d’un penseur comme A. Comte mais est enracinée dans son siècle au sens où la
sociologie nait en réaction à la transformation profonde de l’ordre social du XIXème.
Robert Nisbet (1913-1996) a publié en 1966 The sociological tradition. Dans cet ouvrage, Nisbet analyse deux éléments clés en socio :
- La meilleure manière de comprendre les concepts essentiels de la socio européenne est d’y voir la réponse au problème créé au début du
XIXème par l’effondrement de l’ancien régime en France, sous « les coûts de boutoirs » que lui portaient l’industrialisation et la révolution
démocratique. En effet, le XIXème siècle a été déstabilisé par 3 grandes révolutions. Tout d’abord par Révolution Française et toutes les
révolutions qui ont accompagné l’accès à la démocratie dans les pays européens. Mais aussi par l’industrialisation qui a posé une
nouvelle question sociale (avec le dvpmt de mouvements ouvriers par ex). Enfin, il a été marqué par le développement des sciences de la
nature et les nouveaux modèles de pensée que ces sciences ont proposés. Cette triple révolution conduit à chercher les moyens de
comprendre l’émergence d’un ordre social nouveau. La socio en fait partie.
- La sociologie est conservatrice au sens où, selon Nisbet, elle est fondée sur 5 grands concepts qui ont traversé l’histoire de la société et
qui constituent une base morale de la socio :
Le concept de communauté
Le concept d’autorité
Le concept de statut
Une réflexion sur le sacré
Le concept d’aliénation
Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, dans Le métier de sociologue (1968), considèrent que la socio est une discipline réflexive et non pas
conservatrice. Son objectif est de proposer des interprétations des changements sociaux de l’époque et d’expliquer les événements historiques qui
lui ont donné naissance.
« Si le sociologue a un rôle, ce serait plutôt de donner des armes que de donner des leçons », Bourdieu. L’idée est de se battre contre les préjugés
(les prénotions) et de permettre aux individus de comprendre le comportement des hommes en société mais en suivant une approche scientifique.
En 1967, R. Aron publie Les étapes de la pensée sociologique et montre les liens unissant les sociologues majeurs de la fin du XIXème (il en
développe principalement 3 : Durkheim, Pareto et Max Weber) et les fondateurs (Montesquieu, Marx et Tocqueville). Il montre dans cette idée la
question sociale liée à l’industrialisation qu’on retrouve aussi indirectement depuis une 30aine d’années avec un déplacement de cette question
sociale à travers les éléments de désindustrialisation, le repli identitaire, la notion d’insécurité.
La sociologie s’est également élargie : socio des organisations, socio du développement, … Nouvelles thématiques. La socio est à la lisière d’un
certain nombre de disciplines.
I/ Objets et méthodes de la sociologie.
Le mot sociologie est une combinaison du latin socius et du grec logos. Le logos, au sens premier du terme, signifie le discours, la parole mais
désigne également la connaissance technique d’une langue par l’utilisation de la raison. Sur le plan étymologique, la sociologie est liée avec les
disciplines du savoir. Ce savoir porte sur le socius, c’est-à-dire l’association d’êtres humains. Le sociologue aurait donc pour tâche d’étudier, à l’aide
de sa raison, les pratiques de plusieurs individus réunis en société.
Cette approche étymologique pose quelques problèmes. Les actions d’hommes en société sont extrêmement diverses. On peut en effet, interagir
dans le cadre de l’environnement proche mais aussi dans une entreprise, collectivement lors d’un culte religieux ou d’une manifestation sportive.
Les associations que nous formons sont de natures diverses : la famille, la gouvernance d’entreprise, l’école, un syndicat… Il existe aussi de
multiples façons de s’interroger sur des rassemblements d’individus.
Il est difficile de savoir de façon précise ce qu’étudie la sociologie. Pour pouvoir cerner l’objet de la sociologie, on se réfère souvent à ce qu’en
pensent les sociologues. La sociologie se définit surtout par celles et ceux qui la pratiquent en tant que discipline scientifique. Dans ce cadre, elle
produit un certain nombre de connaissances sur des phénomènes sociaux, construites notamment à partir de l’expérience et de l’observation.
A- L’épistémologie sociologique.
L’épistémologie sociologique est le travail de réflexion des sociologues sur la légitimité scientifique de leur discipline. La sociologie doit faire face à
trois types d’apories (problèmes insolubles). La première difficulté est celle de la définition même de la sociologie. Elle semble plurielle. Les objets
d’étude des sociologues comme leurs méthodes de travail se différencie en fonction des principes qu’ils valorisent. C’est pour cette raison que
certains contestent le fait que la sociologie serait une science.
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Introduction :
La sociologie est une science récente même si les interrogations philosophiques sur l’origine des groupes humains, leur organisation ou encore leur
fonctionnement sont anciennes, la sociologie est une science récente. Ainsi, le terme sociologie a été employé pour la 1 ère fois en 1839 par A.
Comte (1798-1857).
Dans sa 47ème leçon de philosophie positive, A. Comte utilise le terme de socio pour désigner « cette partie complémentaire de la philosophe
naturelle qui se rapporte à l’étude positive de l’ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux ».
Cette naissance de la sociologie n’est pas le fruit du hasard ou d’un penseur comme A. Comte mais est enracinée dans son siècle au sens où la
sociologie nait en réaction à la transformation profonde de l’ordre social du XIXème.
Robert Nisbet (1913-1996) a publié en 1966 The sociological tradition. Dans cet ouvrage, Nisbet analyse deux éléments clés en socio :
- La meilleure manière de comprendre les concepts essentiels de la socio européenne est d’y voir la réponse au problème créé au début du
XIXème par l’effondrement de l’ancien régime en France, sous « les coûts de boutoirs » que lui portaient l’industrialisation et la révolution
démocratique. En effet, le XIXème siècle a été déstabilisé par 3 grandes révolutions. Tout d’abord par Révolution Française et toutes les
révolutions qui ont accompagné l’accès à la démocratie dans les pays européens. Mais aussi par l’industrialisation qui a posé une
nouvelle question sociale (avec le dvpmt de mouvements ouvriers par ex). Enfin, il a été marqué par le développement des sciences de la
nature et les nouveaux modèles de pensée que ces sciences ont proposés. Cette triple révolution conduit à chercher les moyens de
comprendre l’émergence d’un ordre social nouveau. La socio en fait partie.
- La sociologie est conservatrice au sens où, selon Nisbet, elle est fondée sur 5 grands concepts qui ont traversé l’histoire de la société et
qui constituent une base morale de la socio :
Le concept de communauté
Le concept d’autorité
Le concept de statut
Une réflexion sur le sacré
Le concept d’aliénation
Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, dans Le métier de sociologue (1968), considèrent que la socio est une discipline réflexive et non pas
conservatrice. Son objectif est de proposer des interprétations des changements sociaux de l’époque et d’expliquer les événements historiques qui
lui ont donné naissance.
« Si le sociologue a un rôle, ce serait plutôt de donner des armes que de donner des leçons », Bourdieu. L’idée est de se battre contre les préjugés
(les prénotions) et de permettre aux individus de comprendre le comportement des hommes en société mais en suivant une approche scientifique.
En 1967, R. Aron publie Les étapes de la pensée sociologique et montre les liens unissant les sociologues majeurs de la fin du XIXème (il en
développe principalement 3 : Durkheim, Pareto et Max Weber) et les fondateurs (Montesquieu, Marx et Tocqueville). Il montre dans cette idée la
question sociale liée à l’industrialisation qu’on retrouve aussi indirectement depuis une 30aine d’années avec un déplacement de cette question
sociale à travers les éléments de désindustrialisation, le repli identitaire, la notion d’insécurité.
La sociologie s’est également élargie : socio des organisations, socio du développement, … Nouvelles thématiques. La socio est à la lisière d’un
certain nombre de disciplines.
I/ Objets et méthodes de la sociologie.
Le mot sociologie est une combinaison du latin socius et du grec logos. Le logos, au sens premier du terme, signifie le discours, la parole mais
désigne également la connaissance technique d’une langue par l’utilisation de la raison. Sur le plan étymologique, la sociologie est liée avec les
disciplines du savoir. Ce savoir porte sur le socius, c’est-à-dire l’association d’êtres humains. Le sociologue aurait donc pour tâche d’étudier, à l’aide
de sa raison, les pratiques de plusieurs individus réunis en société.
Cette approche étymologique pose quelques problèmes. Les actions d’hommes en société sont extrêmement diverses. On peut en effet, interagir
dans le cadre de l’environnement proche mais aussi dans une entreprise, collectivement lors d’un culte religieux ou d’une manifestation sportive.
Les associations que nous formons sont de natures diverses : la famille, la gouvernance d’entreprise, l’école, un syndicat… Il existe aussi de
multiples façons de s’interroger sur des rassemblements d’individus.
Il est difficile de savoir de façon précise ce qu’étudie la sociologie. Pour pouvoir cerner l’objet de la sociologie, on se réfère souvent à ce qu’en
pensent les sociologues. La sociologie se définit surtout par celles et ceux qui la pratiquent en tant que discipline scientifique. Dans ce cadre, elle
produit un certain nombre de connaissances sur des phénomènes sociaux, construites notamment à partir de l’expérience et de l’observation.
A- L’épistémologie sociologique.
L’épistémologie sociologique est le travail de réflexion des sociologues sur la légitimité scientifique de leur discipline. La sociologie doit faire face à
trois types d’apories (problèmes insolubles). La première difficulté est celle de la définition même de la sociologie. Elle semble plurielle. Les objets
d’étude des sociologues comme leurs méthodes de travail se différencie en fonction des principes qu’ils valorisent. C’est pour cette raison que
certains contestent le fait que la sociologie serait une science.
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