UNE AFFAIRE DE
MORALE ?
> Est-ce que choisir de faire un travelling est indifférent ou y a-t-il
une question de morale ?
I- « le travelling est une affaire de morale » J-L GODARD
A- RIVETTE, De l'abjection
«Voyez cependant, dans Kapo, le plan où [Emmanuelle] Riva se
suicide, en se jetant sur les barbelés électrifiés; l'homme qui décide, à
ce moment, de faire un travelling avant pour recadrer le cadavre en
contre-plongée, en prenant soin d'inscrire exactement la main levée
dans un angle de son cadrage final, cet homme n'a droit qu'au plus
profond mépris.»
→ critique sur le film Kapo de PONTECORVO, 1960
• coproduction
→ oblige Pontecorvo a créer une histoire d'amour
> E. Riva tombe amoureuse d'un SS = amour impossible
> Est-ce vraiment tolérable d'inventer pour les besoin du scénario une
telle histoire ?
• actrice principale = Emmanuelle RIVA
• développe une fiction sur ce qui se passe dans un camp
→ à l'époque les historiens ne distinguent pas bien camps de
concentration et d'extermination
• Pontecorvo cherche à être le plus fidèle possible
→ beaucoup de travail avec les maquilleuses et les costumières pour
rendre le plus crédible
→ presque film en costumes
kapo = prisonnier désigné pas les allemands pour transmettre les ordres des
SS à son groupe en échange d'un certain nombre d'avantages (nourriture,
soins infirmiers, etc...)
→ chaque groupe possède son écusson
> étoile jaune = juif
> triangle noir = prisonnier politique
> etc...
→ en contre-partie, le kapo est responsable des gens de son groupe : si un
s'évade par exemple
• imprécisions dans la critique de Rivette = approximation
, → la main n'est pas dans le cadrage final
→ Rivette n'a vu le film qu'une fois au cinéma (à l'époque pas de DVD)
• plan = démarche de glorifier E. Riva
→ rappelle crucifixion du Christ
→ glorification de la femme : se retrouve entourée d'une aura à travers
son suicide
• à travers le travelling = Pontecorvo cherche à esthétiser cette mort
→ aussi servi par la mort électrifiée = fait apparaître le personnage en
pleine lumière
=> ce que reproche Rivette
→ ne peut pas transformer un fait historique majeur en une mort
esthétique = reproche une esthétisation
> Peut-on faire de la fiction, de l'esthétisation après Auschwitz ? A-t-
on le droit moralement ?
• enjeu = ne pas se dire « finalement ce n'est pas pire que... »
→ ce que reproche Rivette = rendre en soi, acceptable ce qui est
inacceptable
B- RESNAIS, Nuit et brouillard, 1955
• documentaire
→ Michel Bouquet : voix off
> n'a pas voulu que son nom figure au générique pour respecter tous les
gens qui avaient perdus leurs noms dans les camps
• Resnais : monteur
→ a passé la session d'entrée de l'IDHEC mais n'a pas pu faire cadreur car
caméra trop lourde pour ses problèmes respiratoires = mis au montage
→ aussi pour ça que peu de femmes cadreuses
• début = couleur // passage en noir et blanc = images d'archives
→ images prises en couleur en travelling = on ressent l'effort de l'homme
qui pousse la caméra, aucune autre présence humaine
→ contraste images d'archives, ne sont pas neutres = tournées par les
allemands
> Comment ne pas tomber dans le piège de ces images allemandes ?
=> avec le montage
=> en balançant avec les images en couleur
• Resnais répond à une commande d'une association d'ancien déportés
→ c'est un ancien déporté, prisonnier politique, Jean CAYROL, qui écrit le
texte qui est lu au départ
→ « au fond nous appartenons à la littérature lazaréenne » →
nous avons vu la mort et nous en sommes sorti, comme Lazar de son tombeau
• pas de programme d'extermination des opposants politiques ≠ juifs,
tziganes, ...
MORALE ?
> Est-ce que choisir de faire un travelling est indifférent ou y a-t-il
une question de morale ?
I- « le travelling est une affaire de morale » J-L GODARD
A- RIVETTE, De l'abjection
«Voyez cependant, dans Kapo, le plan où [Emmanuelle] Riva se
suicide, en se jetant sur les barbelés électrifiés; l'homme qui décide, à
ce moment, de faire un travelling avant pour recadrer le cadavre en
contre-plongée, en prenant soin d'inscrire exactement la main levée
dans un angle de son cadrage final, cet homme n'a droit qu'au plus
profond mépris.»
→ critique sur le film Kapo de PONTECORVO, 1960
• coproduction
→ oblige Pontecorvo a créer une histoire d'amour
> E. Riva tombe amoureuse d'un SS = amour impossible
> Est-ce vraiment tolérable d'inventer pour les besoin du scénario une
telle histoire ?
• actrice principale = Emmanuelle RIVA
• développe une fiction sur ce qui se passe dans un camp
→ à l'époque les historiens ne distinguent pas bien camps de
concentration et d'extermination
• Pontecorvo cherche à être le plus fidèle possible
→ beaucoup de travail avec les maquilleuses et les costumières pour
rendre le plus crédible
→ presque film en costumes
kapo = prisonnier désigné pas les allemands pour transmettre les ordres des
SS à son groupe en échange d'un certain nombre d'avantages (nourriture,
soins infirmiers, etc...)
→ chaque groupe possède son écusson
> étoile jaune = juif
> triangle noir = prisonnier politique
> etc...
→ en contre-partie, le kapo est responsable des gens de son groupe : si un
s'évade par exemple
• imprécisions dans la critique de Rivette = approximation
, → la main n'est pas dans le cadrage final
→ Rivette n'a vu le film qu'une fois au cinéma (à l'époque pas de DVD)
• plan = démarche de glorifier E. Riva
→ rappelle crucifixion du Christ
→ glorification de la femme : se retrouve entourée d'une aura à travers
son suicide
• à travers le travelling = Pontecorvo cherche à esthétiser cette mort
→ aussi servi par la mort électrifiée = fait apparaître le personnage en
pleine lumière
=> ce que reproche Rivette
→ ne peut pas transformer un fait historique majeur en une mort
esthétique = reproche une esthétisation
> Peut-on faire de la fiction, de l'esthétisation après Auschwitz ? A-t-
on le droit moralement ?
• enjeu = ne pas se dire « finalement ce n'est pas pire que... »
→ ce que reproche Rivette = rendre en soi, acceptable ce qui est
inacceptable
B- RESNAIS, Nuit et brouillard, 1955
• documentaire
→ Michel Bouquet : voix off
> n'a pas voulu que son nom figure au générique pour respecter tous les
gens qui avaient perdus leurs noms dans les camps
• Resnais : monteur
→ a passé la session d'entrée de l'IDHEC mais n'a pas pu faire cadreur car
caméra trop lourde pour ses problèmes respiratoires = mis au montage
→ aussi pour ça que peu de femmes cadreuses
• début = couleur // passage en noir et blanc = images d'archives
→ images prises en couleur en travelling = on ressent l'effort de l'homme
qui pousse la caméra, aucune autre présence humaine
→ contraste images d'archives, ne sont pas neutres = tournées par les
allemands
> Comment ne pas tomber dans le piège de ces images allemandes ?
=> avec le montage
=> en balançant avec les images en couleur
• Resnais répond à une commande d'une association d'ancien déportés
→ c'est un ancien déporté, prisonnier politique, Jean CAYROL, qui écrit le
texte qui est lu au départ
→ « au fond nous appartenons à la littérature lazaréenne » →
nous avons vu la mort et nous en sommes sorti, comme Lazar de son tombeau
• pas de programme d'extermination des opposants politiques ≠ juifs,
tziganes, ...