Dans le Paris de l'après-guerre, la famille Grimbert coule des jours paisibles entre leur boutique de la rue
du Bourg-l'Abbé et le stade et la piscine où les parents, sportifs émérites, entretiennent leur physique
d'athlète. Leur fils, lui, de faible constitution et de santé fragile, se tient éloigné des joies du sport,
préférant collectionner les bonnes notes à l'école, dans l'espoir de laver la déception qu'il croit lire dans
les yeux de son père. du passé de Maxime et Tania, il ne sait rien, mais il aime à imaginer leur première
rencontre, leurs premiers émois et leurs années de guerre, derrière la ligne de démarcation, loin de
Paris dont ils ont fui les restrictions. Pour se consoler de sa solitude, il s'est inventé un frère aîné, grand,
beau, fort et sûr de lui, un frère avec lequel il se chamaille, se bagarre, un frère qui serait la fierté de ses
parents. Il a quinze ans quand Louise, voisine et amie de la famille, lui confie le lourd secret que ses
parents lui cachent depuis toujours, un secret qu'il pressentait mais dont il n'imaginait pas l'impact sur
ses parents et sur lui-même.
Fils unique (an only son), le narrateur s'invente un grand frère plus
grand, plus fort, et protecteur qui lui sert de modèle et le console lors
de (during) ses chagrins (his worries, his troubles). Cependant, ce frère
imaginaire l'oppresse. L'enfant grandit, complexé par son corps.
Menant une vie rangée mais bizarrement pesante, il se sent seul et
développe une imagination morbide, noircissant des pages entières
dont le contenu, trempé de larmes(drenched in tears), est à l'avenant
(in keeping with it).
L’histoire se déroule dans les années 1950, époque de l’après-guerre difficile car
les esprits sont encore hantés par les atrocités de la guerre, surtout les juifs. C’est
dans ce contexte que l’on fait connaissance du narrateur, un jeune garçon, né
avec une malformation à la poitrine, à l’apparence maigrichonne, totalement
, opposée à celle de ses parents Maxime et Tania aux corps d’athlète.
Fils unique, il se crée un grand frère imaginaire, le grand frère qu’on rêve tous
d’avoir, celui à qui il peut confier toutes ses interrogations, notamment celles
portant sur son identité. En effet, il se pose beaucoup de questions et veut tout
apprendre de l’histoire de ses parents mais ces derniers préfèrent le silence et il
ne sait que peu de choses.
C'est un livre sur le secret. L'auteur nous raconte dans un premier temps l'histoire
de ses parents, Maxime et Tania telle qu'il se l'imagine, mais il y a des blancs.
Dans un deuxième temps, après l'aveu de Louise, il va reconstituer toute l'histoire
de la famille.
Philippe Grimbert raconte avec des mots simples, emplis d'une grande pudeur, la
naissance de l'amour entre sa mère Tania et son père Maxime. Cela n'a rien de
glauque, car tous les deux sont mariés, il y a le poids des traditions et celui de
l'époque. Il ne s'agit pas d'une simple histoire d'adultère. Ils se ressemblent,
sportifs tous les deux, et c'est la guerre qui va sceller leur destin.
L'auteur décrit bien l'incrédulité: ils sont en France depuis des dizaines d'années,
il ne peut rien leur arriver. Mais la bête immonde fait son nid, les valeurs
changent, l'antisémitisme s'installe.
L’importance du contraste
L’auteur souligne souvent dans ses descriptions l’idée de contrastes:
entre le narrateur et Simon, par exemple, les contrastes physiques qui,
à leur tour, renforcent dans l’esprit du narrateur sa croyance que son
père est déçu par lui (is disappointed in him). Les contrastes entre le
présent et le passé sont importants aussi pour démonstrer comment et
combien la situation des Juifs change à cause de l’occupation de la
France par les Allemands: « La quinze-chevaux qui emmenait des