Introduction à la Philosophie Morale
La vertu - le Ménon de Platon
_ “Peux-tu me dire Socrate si la vertu s’enseigne ? Ou s’acquiert-elle par l’exercice ? Ou
advient-elle aux hommes par nature ?” Ménon
_ Socrate cède-t-il ici à l’intellectualisme qui lui est dévolu en pensant que la vertu est un
savoir qui peut s’acquérir ? Pas tout à fait, oui la vertu peut être détenue par tous mais pas
forcément qu’un savoir
_ Ménon définit la vertu comme “le désir des belles choses joint au pouvoir de se les
procurer.” → s’inscrit dans la pensée antique du beau=bon
_ Donc nul n’est méchant naturellement, celui qui recherche le mal le croit bon pour lui,
fauter moralement c’est être à côté de la vérité → savoir ce qu’est la vertu pour pouvoir
l’acquérir (=intellectualisme moral)
_ Donc la question est de savoir ce qu’est le bien → pour Ménon ce sont 3 choses : les
charges politiques, l’or et les honneurs
_ Mais pour Socrate il manque une valeur fondamentale : la justice. Le reste ne sont pas
des vertus, c’est la manière dont on va s’en servir qui va déterminer la valeur de ces choses
_ Justice est-elle essence de vertu ? Mais Socrate reproche à Ménon de “reconnaître une
partie de la vertu sans connaître la vertu elle-même.” → ce à quoi Ménon rétorque qu’on ne
peut pas chercher quelque chose que l’on ne connaît pas !
_ Selon Ménon seules les personnes issues de bonne famille possèdent la vertu et les
maîtres tels que lui sont capables de réveiller cette vertu chez elles → élitisme *
_ Socrate propose alors une expérience de pensée : il interroge un esclave sur une question
géométrique, l’esclave acquiert un savoir-faire après cette expérience (et non un savoir). La
vertu est quelque chose d’irrationnel, elle ne se transmet pas forcément, ce n’est donc pas
seulement un savoir !
_ La vertu est donc une “opinion vraie” → peut-on fonder la vertu sur quelque chose d’aussi
contingent ?
_ Socrate fonde la vertu sur l’organisation de l’âme (si la cité suit cette organisation alors
peut être qualifiée de juste) → ceci n’est pas variable, l’ordre n’est pas interchangeable.
L’homme vertueux est celui qui possède ces qualités et qui parvient à conserver cette
composition :
CITÉ ÂME
Gouvernants (les philosophes) λογος → tête → raison
Soldats θυμος → cœur → courage
Producteurs επιθυμια → ventre → endurance
_ Selon Platon l'enseignement de la vertu est une supercherie car il y a toujours une place
pour l’irrationnel (critique les sophistes)
_ Cette place pour l’irrationnel est dévolue aux mythes : la vertu en l’homme trouverait sa
source dans le mythe de la réminiscence → l’âme a pu contempler le monde des Idées,
avant de retourner dans le corps elle s’est lavée dans le fleuve de l’oubli Léthé, elle est
débarrassée en surface de ce souvenir. Nous avons ce souvenir en nous, il nous suffit de le
raviver (Voir Phèdre de Platon)
, _ Celui qui y parvient est le savant et le philosophe (partiellement pour le juge et l’homme
politique, pas du tout pour le sophiste et le débauché).
_ Cette classification se fonde aussi sur un mythe, celui de l’attelage ailé : Celui qui parvient
à maîtriser les trois chevaux de ce char est vertueux. Le char est tiré par un cheval blanc
(tempérance) et un cheval noir (le désir), ils sont accompagnés par un cocher, symbole ici
de raison.
_ Mais il faut préciser que l’accès à la vertu est un idéal, une utopie → tourné vers le ciel
Éthique à Nicomaque - Aristote
_ Reprend tout d’abord le fonctionnalisme platonicien : la vertu est une excellence, elle le
bon fonctionnement organique (ex : la vertu de l’œil est la vue). Mais ne la réduit pas une
fondation biologique
_ Aristote pointe vers la terre, il en appelle à l’observation et constate des “caractères”
(ethos). La morale serait la perfection des traits de caractère
_ L’éthique est ce que la nature a mis en nous, l’éducation va doubler l’éthos (le caractère)
par l’hexis (l’habitude). Quand l’éthos devient hexis alors accès à la vertu → doit devenir une
seconde nature
_ La vertu est “un état habituel qui pousse à choisir, elle est un juste milieu relativement à
nous, lequel est déterminé par une règle, tel que le déterminerait l’homme prudent.”
_ Personne ne possède absolument la vertu, il faut la pratiquer quotidiennement → un idéal
ascétique chez Aristote ? Mais une fois l’effort accompli, plus besoin de résister aux
tentations puisque l’acte vertueux devient une seconde nature.
_ L’habitude se règle sur le sujet, l’échelle de valeurs n’est pas cosmologique → on passe
du transcendant platonicien à l'immanence aristotélicienne
ÂME
Irrationnelle Rationnelle
Caractère (ethos) Contingent Nécessair
(praxis - e (théoria
prudence ou et sophia
sagesse →
_ La voie vers le bonheur est la theoria mais les inactifs ne peuvent prétendre au souverain
biens ans praxis.
_ la sagesse doit aussi connaître le particulier, le sage qui s'intéresse à la praxis est même
parfois supérieur à celui concentré sur la théoria → s’attaque à l’intellectualisme
_ Le prudent est celui qui délibère et qui démontre → concentré sur le contingent et
l'immanent
La vertu - le Ménon de Platon
_ “Peux-tu me dire Socrate si la vertu s’enseigne ? Ou s’acquiert-elle par l’exercice ? Ou
advient-elle aux hommes par nature ?” Ménon
_ Socrate cède-t-il ici à l’intellectualisme qui lui est dévolu en pensant que la vertu est un
savoir qui peut s’acquérir ? Pas tout à fait, oui la vertu peut être détenue par tous mais pas
forcément qu’un savoir
_ Ménon définit la vertu comme “le désir des belles choses joint au pouvoir de se les
procurer.” → s’inscrit dans la pensée antique du beau=bon
_ Donc nul n’est méchant naturellement, celui qui recherche le mal le croit bon pour lui,
fauter moralement c’est être à côté de la vérité → savoir ce qu’est la vertu pour pouvoir
l’acquérir (=intellectualisme moral)
_ Donc la question est de savoir ce qu’est le bien → pour Ménon ce sont 3 choses : les
charges politiques, l’or et les honneurs
_ Mais pour Socrate il manque une valeur fondamentale : la justice. Le reste ne sont pas
des vertus, c’est la manière dont on va s’en servir qui va déterminer la valeur de ces choses
_ Justice est-elle essence de vertu ? Mais Socrate reproche à Ménon de “reconnaître une
partie de la vertu sans connaître la vertu elle-même.” → ce à quoi Ménon rétorque qu’on ne
peut pas chercher quelque chose que l’on ne connaît pas !
_ Selon Ménon seules les personnes issues de bonne famille possèdent la vertu et les
maîtres tels que lui sont capables de réveiller cette vertu chez elles → élitisme *
_ Socrate propose alors une expérience de pensée : il interroge un esclave sur une question
géométrique, l’esclave acquiert un savoir-faire après cette expérience (et non un savoir). La
vertu est quelque chose d’irrationnel, elle ne se transmet pas forcément, ce n’est donc pas
seulement un savoir !
_ La vertu est donc une “opinion vraie” → peut-on fonder la vertu sur quelque chose d’aussi
contingent ?
_ Socrate fonde la vertu sur l’organisation de l’âme (si la cité suit cette organisation alors
peut être qualifiée de juste) → ceci n’est pas variable, l’ordre n’est pas interchangeable.
L’homme vertueux est celui qui possède ces qualités et qui parvient à conserver cette
composition :
CITÉ ÂME
Gouvernants (les philosophes) λογος → tête → raison
Soldats θυμος → cœur → courage
Producteurs επιθυμια → ventre → endurance
_ Selon Platon l'enseignement de la vertu est une supercherie car il y a toujours une place
pour l’irrationnel (critique les sophistes)
_ Cette place pour l’irrationnel est dévolue aux mythes : la vertu en l’homme trouverait sa
source dans le mythe de la réminiscence → l’âme a pu contempler le monde des Idées,
avant de retourner dans le corps elle s’est lavée dans le fleuve de l’oubli Léthé, elle est
débarrassée en surface de ce souvenir. Nous avons ce souvenir en nous, il nous suffit de le
raviver (Voir Phèdre de Platon)
, _ Celui qui y parvient est le savant et le philosophe (partiellement pour le juge et l’homme
politique, pas du tout pour le sophiste et le débauché).
_ Cette classification se fonde aussi sur un mythe, celui de l’attelage ailé : Celui qui parvient
à maîtriser les trois chevaux de ce char est vertueux. Le char est tiré par un cheval blanc
(tempérance) et un cheval noir (le désir), ils sont accompagnés par un cocher, symbole ici
de raison.
_ Mais il faut préciser que l’accès à la vertu est un idéal, une utopie → tourné vers le ciel
Éthique à Nicomaque - Aristote
_ Reprend tout d’abord le fonctionnalisme platonicien : la vertu est une excellence, elle le
bon fonctionnement organique (ex : la vertu de l’œil est la vue). Mais ne la réduit pas une
fondation biologique
_ Aristote pointe vers la terre, il en appelle à l’observation et constate des “caractères”
(ethos). La morale serait la perfection des traits de caractère
_ L’éthique est ce que la nature a mis en nous, l’éducation va doubler l’éthos (le caractère)
par l’hexis (l’habitude). Quand l’éthos devient hexis alors accès à la vertu → doit devenir une
seconde nature
_ La vertu est “un état habituel qui pousse à choisir, elle est un juste milieu relativement à
nous, lequel est déterminé par une règle, tel que le déterminerait l’homme prudent.”
_ Personne ne possède absolument la vertu, il faut la pratiquer quotidiennement → un idéal
ascétique chez Aristote ? Mais une fois l’effort accompli, plus besoin de résister aux
tentations puisque l’acte vertueux devient une seconde nature.
_ L’habitude se règle sur le sujet, l’échelle de valeurs n’est pas cosmologique → on passe
du transcendant platonicien à l'immanence aristotélicienne
ÂME
Irrationnelle Rationnelle
Caractère (ethos) Contingent Nécessair
(praxis - e (théoria
prudence ou et sophia
sagesse →
_ La voie vers le bonheur est la theoria mais les inactifs ne peuvent prétendre au souverain
biens ans praxis.
_ la sagesse doit aussi connaître le particulier, le sage qui s'intéresse à la praxis est même
parfois supérieur à celui concentré sur la théoria → s’attaque à l’intellectualisme
_ Le prudent est celui qui délibère et qui démontre → concentré sur le contingent et
l'immanent
