L’Europe au XIXe siècle 1
LA VILLE EN EUROPE AU XIXe SIECLE
I- Présentation : l’ampleur d’une mutation
La ville au 19e siècle joue un rôle de laboratoire, car c’est en ville que les mutations sociales sont les
plus visibles, en particulier les mutations culturelles. Ces mutations démographiques, sociales liées à
l’industrialisation vont entrainer des changements urbains du paysage. D’abord au 19 e et à la 2e
moitié. Une évolution s’ébauche dans la 1 ère moitié du siècle avec une croissance démographique
forte et dans la 2e partie, une industrialisation qui s’accélère et entraine une révolution urbaine que
l’on trouve partout en Europe, en particulier en France avec l’haussmannisation, qui sous le 2 nd
Empire organise la mutation de Paris.
A- Une croissance sans précédent
Des territoires du plus en plus urbanisés
Il y a bien une augmentation sensible dans la 1 ère moitié du siècle et une accélération dans le 2 e. il y a
une organisation plus forte en GB, ce qui renvoie bien à l’idée du lien urbanisation- industrialisation.
C’est le seul pays majoritairement urbain à la veille de la 1GM, car c’est aussi la 1 ère puissance
industrielle et économique en 1914. L’Allemagne en revanche, est différente : l’urbanisation est
faible dans la 1ère moitié et exponentielle dans la 2 e moitié. On a l’impact de l’unité et du
développement économique. En France, c’est plus régulier et reste relativement en retard – exode
rural : peut-on vraiment parler d’exode rural lorsque 67,2% des français sont des ruraux en 1914 ?
Globalement on a triplé le nombre d’habitant, mais la majorité des français sont encore des ruraux.
La désertification c’est les années 1950. Il y a un mouvement massif cependant.
Taux
1800 1850 1880 1910
d’urbanisation
Europe
occidentale + 10,9% 16,4% 23,5% 32,8%
USA
Angleterre 19,2% 39,6% 56,2% 69,2%
France 12,2% 19,5% 27,6% 38,5%
Allemagne
(frontières 8,9% 15% 48,8%
actuelles)
USA 5,2% 16,2% 34,4%
Le poids des grandes villes
A la fin du siècle, Lille est 2x plus peuplé que Berlin au début. Il ne s’agit pas des villes au sens
administratif mais au sens géographique. Ce sont des agglomérations. En termes de population, il y a
une vraie croissance exponentielle en 2 temps car la croissance de la population s’accélère dans la 2 e
moitié du 19e. C’est l’impact du politique. Par exemple, à Berlin avec son industrialisation au
lendemain de l’unité. On voit un paysage qui s’urbanise mais qui reste majoritairement rural, une
croissance de la ville qui s’accélère partout au milieu du siècle, selon des situations différentes.
, L’Europe au XIXe siècle 2
Population des
principales
1800 1850 1900
agglomérations (en
millions d’hab)
Paris 0,7 1,5 4,1
Londres 1,2 2,9 6,6
Berlin 0,1 0,4 2,1
Vienne 0,25 0,45 2
Lille 0,05 0,1 0,2
New-York 0,1 0,7 5 (1910)
Villes et agglomérations
Une telle expansion démographique de la ville veut forcément dire une extension géographique de la
ville. Paris et Londres, de 1850 à 1900 voient leur population totale augmenter de 240% et la ville-
centre n’augmente «que » de 50%. En même temps, la ville se densifie. Il existe une corrélation entre
industrialisation et dynamisme urbain. De 1806 à 1951, les 3 villes qui connaissent la plus grande
croissance sont Saint-Etienne, Roubaix et Tourcoing. Derrière ces trois villes se trouvent les ports.
Toutes ces données ne peuvent être comprises si on les ramène aux éléments de dynamisme général
de la France. Nous sommes aussi dans une période de grande croissance démographique générale de
la population. L’importance de l’explosion démographique (moment de la phase B et C dans la
transition démographique – passage d’un régime démographique où forte natalité et très forte
mortalité infantile à un régime où la mortalité descend, se met à tomber fortement. A ce moment là,
sauf en France, la natalité reste la même et la population augmente exponentiellement) que tous les
pays sauf la France connaissent. La France va connaître une baisse de la natalité, avec le contrôle de
la naissance. Il faut bien renvoyer l’augmentation urbaine à l’explosion démographique. Une grande
partie de l’augmentation de la population des villes est due à la croissance naturelle et non pas
seulement à l’exode rural (les gens de la ville font aussi beaucoup d’enfants).
En revanche, la croissance démographique est un argument pour quitter la campagne. Le jeune part
en ville car il n’y a pas de place dans la ferme, et non pcq les usines ont besoin d’eux. C’est pcq la
terre ne nourrit plus.
II- Représentations et évolutions du Paris pré-haussmannien
A- paysages parisiens
Mutations parisiennes
Il y a des peurs politiques, morales, environnementales. Il y a des crises hygiénistes et de ce fait, les
hommes du 19e siècles, vont s’attacher à adapter la ville à sa croissance.
Cf. Rue Traversine. Les rues sont étroites, tortueuses. Les immeubles sont bas, souvent 2 étages.
Dans la vie publique, il n’y pas de séparation entre la voie de circulation et la voie piétonne. Les eaux
usées ne sont pas évacuées dans des égouts, qui existent très peu en ville, mais dans une rigole au
milieu de la rue. Les immeubles ne sont pas entretenus, ou plus exactement, l’entretien n’est qu’une
affaire privée. Dans les quartiers pauvres, immeubles pauvres, aucun entretien de l’immeuble, ils
sont bien sûr de très mauvaise construction. C’est dans ce Paris issu du 18 e, Paris populaire que va
s’entasser la croissance urbaine sans qu’il y ait de révolution urbaine. De 1817 à 27, la population
parisienne augmente de 25% alors que le nb de logements n’augmente que de 10%. Il y a donc un
entassement, ce qui pose des pb d’hygiène et politique même s’il ne faut pas les surestimer. C’est
évidemment un cadre favorable aux insurrections, pcq forte concentration de population révoltée,
LA VILLE EN EUROPE AU XIXe SIECLE
I- Présentation : l’ampleur d’une mutation
La ville au 19e siècle joue un rôle de laboratoire, car c’est en ville que les mutations sociales sont les
plus visibles, en particulier les mutations culturelles. Ces mutations démographiques, sociales liées à
l’industrialisation vont entrainer des changements urbains du paysage. D’abord au 19 e et à la 2e
moitié. Une évolution s’ébauche dans la 1 ère moitié du siècle avec une croissance démographique
forte et dans la 2e partie, une industrialisation qui s’accélère et entraine une révolution urbaine que
l’on trouve partout en Europe, en particulier en France avec l’haussmannisation, qui sous le 2 nd
Empire organise la mutation de Paris.
A- Une croissance sans précédent
Des territoires du plus en plus urbanisés
Il y a bien une augmentation sensible dans la 1 ère moitié du siècle et une accélération dans le 2 e. il y a
une organisation plus forte en GB, ce qui renvoie bien à l’idée du lien urbanisation- industrialisation.
C’est le seul pays majoritairement urbain à la veille de la 1GM, car c’est aussi la 1 ère puissance
industrielle et économique en 1914. L’Allemagne en revanche, est différente : l’urbanisation est
faible dans la 1ère moitié et exponentielle dans la 2 e moitié. On a l’impact de l’unité et du
développement économique. En France, c’est plus régulier et reste relativement en retard – exode
rural : peut-on vraiment parler d’exode rural lorsque 67,2% des français sont des ruraux en 1914 ?
Globalement on a triplé le nombre d’habitant, mais la majorité des français sont encore des ruraux.
La désertification c’est les années 1950. Il y a un mouvement massif cependant.
Taux
1800 1850 1880 1910
d’urbanisation
Europe
occidentale + 10,9% 16,4% 23,5% 32,8%
USA
Angleterre 19,2% 39,6% 56,2% 69,2%
France 12,2% 19,5% 27,6% 38,5%
Allemagne
(frontières 8,9% 15% 48,8%
actuelles)
USA 5,2% 16,2% 34,4%
Le poids des grandes villes
A la fin du siècle, Lille est 2x plus peuplé que Berlin au début. Il ne s’agit pas des villes au sens
administratif mais au sens géographique. Ce sont des agglomérations. En termes de population, il y a
une vraie croissance exponentielle en 2 temps car la croissance de la population s’accélère dans la 2 e
moitié du 19e. C’est l’impact du politique. Par exemple, à Berlin avec son industrialisation au
lendemain de l’unité. On voit un paysage qui s’urbanise mais qui reste majoritairement rural, une
croissance de la ville qui s’accélère partout au milieu du siècle, selon des situations différentes.
, L’Europe au XIXe siècle 2
Population des
principales
1800 1850 1900
agglomérations (en
millions d’hab)
Paris 0,7 1,5 4,1
Londres 1,2 2,9 6,6
Berlin 0,1 0,4 2,1
Vienne 0,25 0,45 2
Lille 0,05 0,1 0,2
New-York 0,1 0,7 5 (1910)
Villes et agglomérations
Une telle expansion démographique de la ville veut forcément dire une extension géographique de la
ville. Paris et Londres, de 1850 à 1900 voient leur population totale augmenter de 240% et la ville-
centre n’augmente «que » de 50%. En même temps, la ville se densifie. Il existe une corrélation entre
industrialisation et dynamisme urbain. De 1806 à 1951, les 3 villes qui connaissent la plus grande
croissance sont Saint-Etienne, Roubaix et Tourcoing. Derrière ces trois villes se trouvent les ports.
Toutes ces données ne peuvent être comprises si on les ramène aux éléments de dynamisme général
de la France. Nous sommes aussi dans une période de grande croissance démographique générale de
la population. L’importance de l’explosion démographique (moment de la phase B et C dans la
transition démographique – passage d’un régime démographique où forte natalité et très forte
mortalité infantile à un régime où la mortalité descend, se met à tomber fortement. A ce moment là,
sauf en France, la natalité reste la même et la population augmente exponentiellement) que tous les
pays sauf la France connaissent. La France va connaître une baisse de la natalité, avec le contrôle de
la naissance. Il faut bien renvoyer l’augmentation urbaine à l’explosion démographique. Une grande
partie de l’augmentation de la population des villes est due à la croissance naturelle et non pas
seulement à l’exode rural (les gens de la ville font aussi beaucoup d’enfants).
En revanche, la croissance démographique est un argument pour quitter la campagne. Le jeune part
en ville car il n’y a pas de place dans la ferme, et non pcq les usines ont besoin d’eux. C’est pcq la
terre ne nourrit plus.
II- Représentations et évolutions du Paris pré-haussmannien
A- paysages parisiens
Mutations parisiennes
Il y a des peurs politiques, morales, environnementales. Il y a des crises hygiénistes et de ce fait, les
hommes du 19e siècles, vont s’attacher à adapter la ville à sa croissance.
Cf. Rue Traversine. Les rues sont étroites, tortueuses. Les immeubles sont bas, souvent 2 étages.
Dans la vie publique, il n’y pas de séparation entre la voie de circulation et la voie piétonne. Les eaux
usées ne sont pas évacuées dans des égouts, qui existent très peu en ville, mais dans une rigole au
milieu de la rue. Les immeubles ne sont pas entretenus, ou plus exactement, l’entretien n’est qu’une
affaire privée. Dans les quartiers pauvres, immeubles pauvres, aucun entretien de l’immeuble, ils
sont bien sûr de très mauvaise construction. C’est dans ce Paris issu du 18 e, Paris populaire que va
s’entasser la croissance urbaine sans qu’il y ait de révolution urbaine. De 1817 à 27, la population
parisienne augmente de 25% alors que le nb de logements n’augmente que de 10%. Il y a donc un
entassement, ce qui pose des pb d’hygiène et politique même s’il ne faut pas les surestimer. C’est
évidemment un cadre favorable aux insurrections, pcq forte concentration de population révoltée,
