Géopolitique des Etats-Unis - Le chemin de la puissance américaine
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Géopolitique
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Lycée Du Parc
Cours riche et complet sur les Etats-Unis, analysant point par point les paramètre de leur puissance mais aussi les obstacles naissant qui jonchent désormais son parcours sur le devant de la scène internationale. Cours rédigé et illustré sur l'historique de la puissance américaine depuis le...
Les États-Unis
De l’hyper-puissance holistique au smart power actuel américain.
I. L’hyperpuissance am éricain e nostalgique du dem i-siècle am éricain.
(1941-1991)
A . La tentation im périale.
La puissance (au sens de R aym ond A ron, « la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités »)
des États-Unis se déploie au travers de leur aptitude à mobiliser les « trois sécurités » (K issinger). Celles-ci sont :
▪ La sécurité én ergétique (réserves de charbon importantes, capacité de manipulation de l’OPEP, interventions
fréquentes pour sécuriser les approvisionnements notamment en Irak, au-delà de la volonté de répandre la
démocratie).
▪ La sécurité alim entaire (food power : capacité de production et d’anticipation).
▪ La sécurité m ilitaire : dépenses dans la R&D militaire 20 fois supérieures à celles de l’Europe et un budget
militaire en hausse constante sauf entre 2010 et 2013 ; il atteint les 775 milliards de dollars en 2017, divisés entre
ministère de la Défense et d’autres agences nationales.
⎯ La puissance dém ographique.
La puissance se nourrit des exceptions de la population am éricaine . La démographie est un des paramètres de
la puissance américaine, loin d’être le fardeau que les pays asiatiques ou africains ont à supporter, malgré une population
pléthorique de 330 millions de personnes. La fécondité (2,1 enfants par femme) participe à la progression de la population
(taux d’accroissement de 0,5%/an), avec 1 million de nouveaux résidents étrangers chaque année. Il s’agit du pays
qui accueille le plus d’im m igrants dans le m onde, révélateur de son pouvoir d’attraction . Les mentalités
sont marquées par des valeurs spécifiques : optimisme, droit au bonheur, esprit de destinée manifeste, et ample
mouvement de brain gain (50% des chercheurs scientifiques aux États-Unis sont des immigrés).
⎯ La puissance m onétaire.
La puissance américaine s’est longtemps construite autour de l’exception m onétaire. Profitant de l’impérium du dollar
(après les accords de Bretton-Woods de 1944 établissant un rôle universel au dollar), c’est le seul pays à pouvoir s’endetter
vis-à-vis de l’étranger dans sa propre monnaie (ce qui facilite l’attraction de capitaux provenant du monde entier). Même
si sa valeur baisse, le dollar reste un étalon de valeur, surtout que la zone dollar reste étendue (le won coréen y est
rattaché) et qu’il bénéficie de sa crédibilité par rapport aux monnaies locales. « Le dollar est notre m onnaie, et
c’est votre problèm e » (John C onnally, secrétaire du Trésor sous R eagan) : il est sécurisé par des puissances
périphériques plus que par les États-Unis. Le déficit externe des États-Unis n’est pas sans rappeler le « privilège
exorbitant » des États-Unis dénoncé par De G aulle déjà d’un financement par l’émission de papier monnaie (en
imprimant des dollars, ils impriment de l’or).
,Le dollar est au cœur du commerce mondial (89 pays soit 1/3 du PIB mondial ont indexé leur monnaie dessus, 87% des
transactions se faisaient en dollars en 2013) et conséquemment la monnaie de réserve mondiale (60%, contre 25% pour
l’euro), ce qui perm et aux États-U nis d e m aintenir un déficit com m ercial sans voir leur m onnaie se
déprécier – c’est un « déficit sans pleurs » selon Jacques R ueff. Ce sont les banques centrales asiatiques et
exportateurs d’hydrocarbures qui sont les premiers créanciers des États-Unis. Mais si l’un est le banquier de l’autre,
l’autre est le premier client de l’un… Personne n’a intérêt à voir l’A m érique s’effondrer : l’Amérique emprunte
mais achète aussi, beaucoup, ce qui lui permet de financer son endettement ; ça lui sert d’assurance.
Cette monnaie mondiale assure à la puissance américaine un pouvoir extraterritorial (9 milliards de dollars d’amende
infligée à B N P Paribas pour avoir contourné les embargos sur Soudan, Iran et Cuba en 2014). C’est parce qu’elle avait
réalisé ses transactions en dollars que BNP Paribas avait pu être soumis à la loi américaine. Sous couvert de lutter, on
ne peut plus légitimement, contre la corruption, le blanchiment d'argent ou le financement du terrorisme, les États-Unis
ont progressivement fait de leurs règles de droit une « arme de destruction dans la guerre économique (qu'ils) mènent
contre le reste du monde, y compris contre leurs alliés traditionnels en Europe ». C e pouvoir d’extraterritorialité
fait des États-U nis les gendarm es économ iques de la planète .
Le dollar est donc un outil majeur de la puissance américaine.
⎯ La puissance technologique et scientifique.
La totalité des « Big Five », ces entreprises nées à l’orée du XXIe siècle et connues sous l’acronyme G A FA M (G oogle,
A pple, Facebook, A m azon, M icrosoft), mais aussi plus récemment des N A TU (N etflix, A irbnb, Tesla, U ber),
autrement dit les plus grandes sociétés de l’économie numérique, omniprésentes dans notre vie quotidienne, sont
américaines. Les États-Unis demeurent l’eldorado des industries high-tech, qui y trouvent, pour leur développement, des
conditions favorables.
⎯ La puissance agricole.
Les États-Unis dominent la filière de l’agroalimentaire (K raft, C oca-C ola, PepsiC o), voire même la filière entière
(D ole pour les fruits tropicaux : 64 000 employés dans 90 pays, exploitation, transport, sauf distribution). L’agriculture
se rapproche de l’industrie , avec des chaînes de production globalisées et intégrées entièrement, des processus
automatisés, l’augmentation de la productivité : l’agrobusiness embauche environ 20% de la population active.
⎯ Le « soft pow er » (Joseph N ye).
Le soft power est aussi capital pour les États-Unis. Défini comme le pouvoir qui “consiste à faire en sorte que les autres
veuillent ce que vous souhaitez qu’ils veuillent, sans que vous ayez à utiliser ni carotte ni bâton” par Joseph Nye, “ce
pouvoir d’attraction [qui] vient en partie de vos idéaux, de votre culture, des politiques que vous menez, et de ce qui en
elles attire les autres”, conjugue sur l’efficacité des fondations (B ill & M elinda G ates), le pouvoir de l’image
(H ollyw ood), la puissance des universités de rang mondial (Ivy League), et la mainmise sur Internet (l’IC A N N à
Los Angeles – la société qui attribue les noms de domaines et régule l’adressage IP – et Internet Society, C isco).
Cette “puissance douce” passe notamment par la capture des esprits, à travers les « nouveaux pouvoirs » (A .
Toffler) : au-delà du pouvoir militaire et financier, le pouvoir de l’information (C N N par exemple), la finance, la
technologie (Google, 5 milliards de dollars de bénéfices). Ils médiatisent une vision américaine du monde, réalisant peut-
être la prophétie d’Upton Sinclair en 1917 : « Le m onde s’unifie, c’est-à-dire qu’il s’am éricanise . » Cela a été
permis, selon Olivier Zunz dans Pourquoi le siècle américain ? par la capacité des Américains à associer affaires,
politique et science, à mettre en réseau des associations, des savoir différents, comme l’a fait le psychologue Beardsley
Ruml.
Le wilsonisme est toujours d’actualité, « l’Amérique doit répandre au monde les principes qui la gouvernent ».
M ais il faut com prendre aussi qu e le soft pow er devient en réalité un hard pow er dissim ulé .
, Voir les dessins de l’artiste américain A ndy Singer Invading new markets où la dimension de guerre est présente. Le
commerce, loin d’être « doux » comme le voyait Montesquieu, est également sujet à des « guerres » où chaque État
avancent ses pions pour la conquête du marché international à l’horizon désormais ouvert par la mondialisation. Le
libéralisme économique entend faire régner la paix par l’interdépendance économique, et favorise dans le même temps la
concurrence. C’est une sublimation de la guerre dans un domaine plus respectable.
⎯ U n m odèle qui a su se réinventer.
La puissance des États-Unis vient de leur capacité à inventer et réinventer un modèle de croissance. Au sortir de la
guerre, le modèle fordiste (régime d’accumulation intensive, avec contractualisation des rapports sociaux ; importance
de l’État-Providence) s’impose. Lorsque celui-ci s’essouffle (1980’s), les États-Unis deviennent le laboratoire d’un nouveau
paradigme fondé sur les NTIC en profitant de l’effondrement du système soviétique ; les crises structurelles au Japon et
en Europe ont permis de faire de la révolution conservatrice une référence aboutie.
Ainsi, la capacité à se réinventer du phénix am éricain est l’un des nombreux défis de l’hyperpuissance américaine.
C’est la base même des deux américanisations du monde depuis 1945 qui scandent l’exercice de la puissance américaine
Les États-Unis ont ainsi imposé leur puissance au monde. Elle se lit à travers les chiffres et les superlatifs, mais aussi
dans “une constellation immatérielle ou pèsent d’un poids équivalent les individus, la société civile, les chefs d’entreprises,
les médias, les sitcoms…” (J.-M. Gaillard). Ainsi, Zbigniew B rzezinski (conseiller à la sécurité nationale de Carter)
écrit dans Le Grand échiquier, l’Amérique ou le reste du monde (1997) qu'“aucune puissance ne peut prétendre rivaliser
avec les États-Unis dans 4 domaines clés, militaire, économique, technologique et culturel.”
⎯ La puissance du territoire.
Comment les États-Unis s’appuient-ils sur leur territoire afin de demeurer une puissance exceptionnelle ?
Le territoire assez isolé des États-Unis l'épargne des deux conflits mondiaux au niveau du territoire et de l'économie
(R aym ond A ron parle d'une « insularité stratégique »). Outre cela, les États-Unis disposent d’un territoire vaste et
diversifiée dont les ressources sont abondantes : les grandes plaines constituent le cœur agricole, le Nord-Est le centre
historique de la puissance américaine, la Sun Belt apporte une forte croissance économique et démographique tandis que
les étendues de l’Ouest et de l’Alaska constituent d’importantes réserves de ressources (notamment du pétrole non
conventionnel en abondance, ce qui permet aux États-Unis d’être auto-suffisants en matière pétrolière).
C’est aussi un territoire très ouvert sur le monde avec des façades maritimes très actives. Il est judicieux de rappeler que
les États-Unis sont les pionniers du commerce maritime moderne, car c’est l’américain M cLean qui a inventé le
conteneur dans l’après Seconde Guerre mondiale. Le conteneur à rendu le m onde plus petit et l’économ ie
m ondiale plus grande, m ais a surtout ouvert la faç ade Ouest am éricaine en captant les flux conteneurisés
provenant de l’A sie.
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