la qualité et augmente l’agressivité des enfants, tandis que le
leadership démocratique accroit la coopération des enfants et in
I- Les évolutions de l’organisation du travail : fine la qualité de la production. En somme, la motivation de
A) Une rationalisation croissante de la production : l’individu répond aux facteurs émotionnels concentrés dans la
-Dès la fin du 18e siècle, on commence à rationaliser le travail au pyramide de Maslow.
sein des organisations. D. Landes montre ainsi que l’horloge -G. Friedmann dans Le travail en miettes (1956) dénonce la
mécanique rend l’évaluation quantitative du travail des salariés division du travail et l’aliénation qu’elle entraine. Les ouvriers,
plus simple. L’ouvrier se met en effet à vendre son temps. Par désintéressés par les objectifs de l’entreprise, ne sont que des
ailleurs, la main d’œuvre industrielle étant faible à l’époque, des automates répétant mécaniquement des tâches harassantes et
politiques de recrutement sont mises en place : on multiplie les sont souvent victimes de troubles musculo-squelettiques ce qui
usines-couvents pour recruter les jeunes filles, on construit des expose l’entreprise à des risques de malfaçon, d’absentéisme et
cités ouvrières (paternalisme). de turn-over. Ce travail émietté n’étant rentable ni pour le salarié
-Si Smith esquissait l’idée d’une division du travail avec ni pour l’entreprise, il préconise une revalorisation du travail
l’exemple de la manufacture d’épingle, il revient à Taylor (rotation, plurispécialisation des ouvriers) et une augmentation
(Principles of Scientific Management, 1911) d’avoir trouvé le des heures de loisir.
moyen de parer à la « flânerie systématique » des ouvriers à
travers l’Organisation Scientifique du Travail (OST) : chaque C) Les mutations à partir des 1970s :
ouvrier est désormais spécialisé, les tâches sont parcellisées, et -La crise du fordisme et l’ouverture croissante des économies
une rémunération différentielle est mise en place. H. Ford débouchent sur une demande de plus en plus diversifiée (Cf
reprendra ces concepts mais rajoutera une « stratégie de Linder et Lassudrie-Duchêne). Les organisations se transforment
volume », dans la mesure où sa Ford T (1908) est le modèle donc à partir des 1970s. Le toyotisme, modèle de production
unique de sa production, et produite en masse. Le « fordisme », fondé sur la « méthode des 5 Zéros » (combinant qualité,
généralisé à partir de 1915, reposera alors sur le travail à la absence de stock et rapidité) et donnant plus d’importance à
chaine, l’uniformisation de la production, et sur le « 5 dollars a l’existence du travailleur, apparait ainsi dès 1962 sous la plume
day ». de Taiichi Ono.
-Parallèlement, les travaux de F. Herzberg sur les besoins et les
B) La dénonciation du taylorisme : motivations au travail débouchent sur un enrichissement du
-Toutefois, à partir de la crise de 1929, un courant réactionnaire travail (empowerment), cad qu’on encourage la polyvalence et la
se forme, dénonçant les excès psychiques du taylorisme. E. Mayo flexibilité des travailleurs, tout en améliorant la communication
montrera ainsi que le rendement des ouvriers ne dépend pas au sein de l’organisation.
principalement de déterminants matériels mais bien plutôt de la -Enfin, on s’inspire de la success story japonaise des 1960s en
dimension humaine au sein de l’entreprise (« effet Hawthorne »). mettant en place une « culture d’entreprise » : culte du « héros
K. Lewin va observer les répercussions de différentes formes fondateur » pour entretenir la mémoire collective et apporter de
d’autorité sur des enfants : le leadership « laisser-aller » est peu la cohésion dans l’organisation. W. Ouchi dans La Théorie Z