Intro
Depuis le XVIe siècle, les voyageurs français, à travers leurs explorations et conquêtes, ont pu
s’établir et faire prévaloir la langue française en Amérique du Nord, créant ainsi un héritage
culturel durable, notamment celui de la langue française. C’est dans la continuité de cet héritage
que, dans les années 1980, le roman de la route trouve sa place au Québec. Dans ce contexte,
Gabrielle Roy, autrice canadienne-française, écrit son récit De quoi t'ennuies-tu, Éveline ? un
roman de la route publié en 1982 au Québec. L’histoire raconte le voyage d’une femme de 73 ans
qui décide de prendre un autobus de Winnipeg à la Californie pour répondre à l'appel de son frère.
Nous verrons que cette œuvre célèbre le voyage sous toutes ses formes, notamment physique et
existentielle.
Développement - IP #1 (complet)
1S #1.1
Premièrement, le roman De quoi t’ennuies-tu, Éveline ? de Gabrielle Roy aborde la notion de
voyage sous toutes ses facettes, mettant en lumière le voyage de découverte (physique). La
découverte des paysages joue un rôle central, offrant à Éveline une forme d’évasion. En effet, sur
le trajet, en traversant la Sierra Nevada et en s'approchant de la Californie, en compagnie d’Étienne,
la narratrice souligne les pensées internes d’Éveline : « La Californie ! Toute sa vie, elle y avait
pensé, [...] Serait-ce aussi beau qu’elle l’avait désiré ? Elle eut peur pour le vieux rêve qui vivait
en elle depuis si longtemps. Était-ce un rêve fou ? [...] Elle attendait le miracle. » (p. 46)
L’énumération des questionnements internes montre qu’au-delà de la simple découverte de
l’horizon, le voyage représente pour Éveline un rêve à réaliser. L’usage du verbe « désirer » et des
expressions « vieux rêve fou » et « miracle » en témoigne. Âgée de 73 ans et « captive de son
foyer, de ses devoirs » (p. 13), elle voit dans ce voyage une échappatoire physique, de liberté à la
, monotonie de sa vie domestique. Le voyage est donc indispensable. De plus, pendant son trajet, et
plus particulièrement en traversant la Californie, Éveline est émerveillée par la splendeur de la
nature. Elle contemple « des arbres magnifiques couverts de feuilles, de fruits, de rosée » (p. 46)
et découvre « des massifs de fleurs surprenants, des fleurs immenses » qu’elle dévore du regard.
Éveline vit une véritable expérience visuelle et sensorielle, se laissant envoûter par l’immensité et
la beauté féerique de la nature.
IS #1.2
Parallèlement, les rencontres avec des personnes d'horizons différents qu’Éveline fait au cours de
son voyage enrichissent également sa découverte physique. En effet, dans un passage significatif,
la narratrice exprime les émotions touchantes d’Éveline au moment de la séparation avec certains
de ses compagnons de voyage : « Elle eut les larmes aux yeux. Le plus beau du voyage [...] ce ne
sont pas les sites, les paysages si nouveaux soient-ils, mais bien l’éternelle ressemblance des
hommes, sous tous les cieux avec leur bonté, leur douceur si touchante. » (p.29) Ce passage
souligne clairement l'importance de l'aspect humain du voyage pour Éveline. L’expression «
l’éternelle ressemblance des hommes » et les mots « bonté » et « douceur » caractérisés par
l’adjectif « si touchante » créent une atmosphère de chaleur humaine et montrent que ce sont les
qualités émotionnelles, humaines et universelles qui touchent l’âme et rendent un voyage
véritablement significatif et marquant. De plus, au cours de son périple, Éveline rencontre des
personnes venant de diverses contrées et horizons, comme Mme Leduc, une Canadienne française
(p.19), Étienne, un Français (p. 36), ou encore Irvin, le rancher du Montana (p.30), et le Norvégien
(p.27). Ces rencontres l’amènent à sortir de l’homogénéité de son quotidien. Chaque individu
qu’elle croise à sa propre histoire, ce qui lui permet non seulement de mieux connaître le monde
qui l’entoure, mais aussi de s’ouvrir à des expériences humaines enrichissantes et de se connecter
Depuis le XVIe siècle, les voyageurs français, à travers leurs explorations et conquêtes, ont pu
s’établir et faire prévaloir la langue française en Amérique du Nord, créant ainsi un héritage
culturel durable, notamment celui de la langue française. C’est dans la continuité de cet héritage
que, dans les années 1980, le roman de la route trouve sa place au Québec. Dans ce contexte,
Gabrielle Roy, autrice canadienne-française, écrit son récit De quoi t'ennuies-tu, Éveline ? un
roman de la route publié en 1982 au Québec. L’histoire raconte le voyage d’une femme de 73 ans
qui décide de prendre un autobus de Winnipeg à la Californie pour répondre à l'appel de son frère.
Nous verrons que cette œuvre célèbre le voyage sous toutes ses formes, notamment physique et
existentielle.
Développement - IP #1 (complet)
1S #1.1
Premièrement, le roman De quoi t’ennuies-tu, Éveline ? de Gabrielle Roy aborde la notion de
voyage sous toutes ses facettes, mettant en lumière le voyage de découverte (physique). La
découverte des paysages joue un rôle central, offrant à Éveline une forme d’évasion. En effet, sur
le trajet, en traversant la Sierra Nevada et en s'approchant de la Californie, en compagnie d’Étienne,
la narratrice souligne les pensées internes d’Éveline : « La Californie ! Toute sa vie, elle y avait
pensé, [...] Serait-ce aussi beau qu’elle l’avait désiré ? Elle eut peur pour le vieux rêve qui vivait
en elle depuis si longtemps. Était-ce un rêve fou ? [...] Elle attendait le miracle. » (p. 46)
L’énumération des questionnements internes montre qu’au-delà de la simple découverte de
l’horizon, le voyage représente pour Éveline un rêve à réaliser. L’usage du verbe « désirer » et des
expressions « vieux rêve fou » et « miracle » en témoigne. Âgée de 73 ans et « captive de son
foyer, de ses devoirs » (p. 13), elle voit dans ce voyage une échappatoire physique, de liberté à la
, monotonie de sa vie domestique. Le voyage est donc indispensable. De plus, pendant son trajet, et
plus particulièrement en traversant la Californie, Éveline est émerveillée par la splendeur de la
nature. Elle contemple « des arbres magnifiques couverts de feuilles, de fruits, de rosée » (p. 46)
et découvre « des massifs de fleurs surprenants, des fleurs immenses » qu’elle dévore du regard.
Éveline vit une véritable expérience visuelle et sensorielle, se laissant envoûter par l’immensité et
la beauté féerique de la nature.
IS #1.2
Parallèlement, les rencontres avec des personnes d'horizons différents qu’Éveline fait au cours de
son voyage enrichissent également sa découverte physique. En effet, dans un passage significatif,
la narratrice exprime les émotions touchantes d’Éveline au moment de la séparation avec certains
de ses compagnons de voyage : « Elle eut les larmes aux yeux. Le plus beau du voyage [...] ce ne
sont pas les sites, les paysages si nouveaux soient-ils, mais bien l’éternelle ressemblance des
hommes, sous tous les cieux avec leur bonté, leur douceur si touchante. » (p.29) Ce passage
souligne clairement l'importance de l'aspect humain du voyage pour Éveline. L’expression «
l’éternelle ressemblance des hommes » et les mots « bonté » et « douceur » caractérisés par
l’adjectif « si touchante » créent une atmosphère de chaleur humaine et montrent que ce sont les
qualités émotionnelles, humaines et universelles qui touchent l’âme et rendent un voyage
véritablement significatif et marquant. De plus, au cours de son périple, Éveline rencontre des
personnes venant de diverses contrées et horizons, comme Mme Leduc, une Canadienne française
(p.19), Étienne, un Français (p. 36), ou encore Irvin, le rancher du Montana (p.30), et le Norvégien
(p.27). Ces rencontres l’amènent à sortir de l’homogénéité de son quotidien. Chaque individu
qu’elle croise à sa propre histoire, ce qui lui permet non seulement de mieux connaître le monde
qui l’entoure, mais aussi de s’ouvrir à des expériences humaines enrichissantes et de se connecter