L’Europe au XIXe siècle 1
LE XIXème ET LA REVOLUTION FRANÇAISE
Tous s’intéressent à la Révolution française, à ce qu’ils perçoivent comme non pas qu’un fait
historique mais aussi un acte fondateur. Penser le monde contemporain c’est penser un monde qui
commence à la RF.
I- Le moment romantique
A- Passions contemporaines
Enthousiasmes et désillusions
La question du XIXe est de savoir quand la RF se termine. La réception enthousiaste de la RF trouve
ses origines dans la pensée allemande.
« un tel phénomène dans l’histoire du monde ne s’oubliera jamais, car il a découvert au fond de la
nature […] soupçonné »
Kant, le conflit des facultés (1798)
« Elle fut un magnifique lever de soleil […] était advenue »
Hegel, Cours sur la philosophie de l’histoire (1837)
La RF est en train de réaliser dans les sociétés la promesse des Lumières. C’est l’invention d’une
société qui fait de l’individu un véritable sujet de l’ordre politique.
La pensée allemande sa prise de distance par rapport à la réalité en partie vis-à-vis de la Terreur et de
la politique d’occupation.
« Qui pourrait nier qu’au premier rayon du nouveau soleil […] espérance doublement trompée […] »
Goethe, Hermann et Dorothée (1797)
« Q : Quels sont tes ennemis mon fils ? R. Napoléon, et aussi longtemps qu’il sera leur Empereur, les
Français.
Q : A quelle tâche les Allemands qui sont adultes doivent-ils consacrer leur temps ? R : A établir le
Reich qui a été mis en pièces. »
Von Kleist, Catéchisme des Allemands
C’est dans ce climat que Fichte prononce son discours à la nation allemande. Il appelle à l’éveil du
sentiment national, à la création d’un état allemand qui livrera un combat pour libérer de
l’occupation allemande. C’est à cette époque que dans la Cour allemande on cesse de parler français.
En Espagne, on a des mouvements qui ont des points comparables : soulèvement national en 1808
contre la France, la religion joue un rôle important, soulèvement célébré dans le tableau de Goya.
Qu’est-ce que le romantisme ?
Ce courant marque le XIX et dont le mot et le nom est resté pour parler d’une « niaiserie ».
Le romantisme est une nouvelle sensibilité qui date de la fin du XVIII et qui prend son ampleur au XIX,
qui touche tous les domaines, de l’art jusqu’aux domaines de la politique et la religion. C’est un
courant intellectuel qui veut changer la vision que l’on a du monde. Par ce biais, le cœur du
mouvement romantique est politique. L’idée majeure du romantisme c’est que l’artiste n’est pas
qqun qui vit seulement pour son art mais doit être le nouveau prophète dont aurait besoin un
monde qui serait en train de désenchanter.
C’est un mouvement européen avec des chronologies différentes mais un fondement commun. Il nait
en Angleterre, se développe fortement par l’Allemagne et arrive tardivement en France.
Il se définit d’abord par une opposition aux formes classiques et d’un certain point de vue aux
Lumières. Le romantisme repose sur l’exaltation des sentiments, le culte de l’intuition, le sentiment,
, L’Europe au XIXe siècle 2
la passion, tout ça s’opposant au rationalisme des Lumières. Il faut libérer la tyrannie pour essayer de
trouver le choc, la passion. Il y a la recherche d’une énergie primitive première qu’il faut chercher
dans l’âme : le Génie. Avant de raisonner, il faut ressentir. C’est aussi un rejet de la Renaissance, de la
redécouverte de l’Antiquité qui avait pris une forme absolue pendant la RF et une redécouverte
fondamentale du MA.
Ce fondement du romantisme n’est pas totalement opposé aux Lumières. Il y a des mouvements qui
se réclament des Lumières comme par exemple au mouvement Allemand : tempête et élan. On
retrouve la tradition de l’individu et sa liberté un intérêt nouveau pour la nature. Les grands
génies du romantisme seront Shakespeare, JJ Rousseau des Rêveries.
Cela participe à la création d’un patriotisme allemand.
Le mouvement se développe dans toute l’Europe du Nord. Il y a un goût de l’extraordinaire, qui est
un goût de l’irrationnel (Merlin l’Enchanteur). Un thème essentiel est le pacte avec le Diable, la peau
de chagrin, Balzac.
Le romantisme c’est aussi le culte du paysage déshumanisé, l’idée que nous sommes minuscules face
à la grandeur de l’univers mais l’homme qui va se retrouver lui-même dans la nature. La nature c’est
le lieu de la méditation. C’est la solitude de l’homme qui médite et peut être compris comme le refus
de rentrer dans la modernité (tout ça est à relativiser). C’est la recherche d’un havre de paix.
Il y a donc une forme de nostalgie de l’Avant, du MA par exemple et de ce point de vue, il y a un choc
de la rencontre entre la pensée révolutionnaire et romantique.
Ce goût pour le retour à la nature favorise le goût du voyage lointain.
Les romantiques et l’histoire
Le culte de l’origine (la RF) s’oppose au rationalisme va aboutir à une recherche d’une pureté
disparue dans la publication de légendes populaires qui auraient été enfouies dans le passé. Tout nait
entre 1761 et 1763 quand l’auteur écossais Macpherson écrit Fingal et Temora. En Allemagne on va
redécouvrir une chanson du XIII la chanson des Nibelungen qui va être republiée à cette époque.
Cette naissance de ces légendes antiques a une fonction fondamentale : former les identités
nationales.
Tout ça part aussi par une politique générale de recollement de contes populaires. Par exemple ;
Grimm, … La nation se définit par la langue. Donc les chants, les coutumes sont récoltés dans un
projet patriotique pour connaitre l’histoire de son pays pour construire un sentiment national.
En France, cela arrive en 1852 avec Prospère et Mérimée mais cependant si qqchose est constitutif
de l’identité nationale c’est son histoire notamment marquée par la RF. Cette histoire française est
marquée aussi par un thème très utilisé dans le roman romantique, c’est le thème de la double
population développé par Augustin Thierry et par François Guizot. L’idée c’est que la RF est le
resurgissement d’un vieux conflit ethnique opposant les anciens aristocrates hérités de la race franc
et ceux hérités de la race gauloise. D’où la tradition qui s’inscrit au XIX : l’esprit gaulois, populaire, est
important.
En France on va chercher des héros dans l’histoire immédiate et pas passée. La RF a eu lieu à Paris et
pas ailleurs. Cf. tableau de Girodet-Trioson, Apothéose des héros français morts pour la patrie
pendant la guerre de la liberté (1801)
C’est dans ce climat que l’intérêt pour l’histoire se retrouve, c’est dans ce climat que nait la notion de
patrimoine. Avant cela, il n’existait pas. L’idée qu’il faut préserver l’ancien pour garder la marque du
passé : l’école des Chartres en 1821, les musées de Cluny en 1834.
On est dans la vague des romans historiques : Victor Hugo, Scott, Gogol, …
LE XIXème ET LA REVOLUTION FRANÇAISE
Tous s’intéressent à la Révolution française, à ce qu’ils perçoivent comme non pas qu’un fait
historique mais aussi un acte fondateur. Penser le monde contemporain c’est penser un monde qui
commence à la RF.
I- Le moment romantique
A- Passions contemporaines
Enthousiasmes et désillusions
La question du XIXe est de savoir quand la RF se termine. La réception enthousiaste de la RF trouve
ses origines dans la pensée allemande.
« un tel phénomène dans l’histoire du monde ne s’oubliera jamais, car il a découvert au fond de la
nature […] soupçonné »
Kant, le conflit des facultés (1798)
« Elle fut un magnifique lever de soleil […] était advenue »
Hegel, Cours sur la philosophie de l’histoire (1837)
La RF est en train de réaliser dans les sociétés la promesse des Lumières. C’est l’invention d’une
société qui fait de l’individu un véritable sujet de l’ordre politique.
La pensée allemande sa prise de distance par rapport à la réalité en partie vis-à-vis de la Terreur et de
la politique d’occupation.
« Qui pourrait nier qu’au premier rayon du nouveau soleil […] espérance doublement trompée […] »
Goethe, Hermann et Dorothée (1797)
« Q : Quels sont tes ennemis mon fils ? R. Napoléon, et aussi longtemps qu’il sera leur Empereur, les
Français.
Q : A quelle tâche les Allemands qui sont adultes doivent-ils consacrer leur temps ? R : A établir le
Reich qui a été mis en pièces. »
Von Kleist, Catéchisme des Allemands
C’est dans ce climat que Fichte prononce son discours à la nation allemande. Il appelle à l’éveil du
sentiment national, à la création d’un état allemand qui livrera un combat pour libérer de
l’occupation allemande. C’est à cette époque que dans la Cour allemande on cesse de parler français.
En Espagne, on a des mouvements qui ont des points comparables : soulèvement national en 1808
contre la France, la religion joue un rôle important, soulèvement célébré dans le tableau de Goya.
Qu’est-ce que le romantisme ?
Ce courant marque le XIX et dont le mot et le nom est resté pour parler d’une « niaiserie ».
Le romantisme est une nouvelle sensibilité qui date de la fin du XVIII et qui prend son ampleur au XIX,
qui touche tous les domaines, de l’art jusqu’aux domaines de la politique et la religion. C’est un
courant intellectuel qui veut changer la vision que l’on a du monde. Par ce biais, le cœur du
mouvement romantique est politique. L’idée majeure du romantisme c’est que l’artiste n’est pas
qqun qui vit seulement pour son art mais doit être le nouveau prophète dont aurait besoin un
monde qui serait en train de désenchanter.
C’est un mouvement européen avec des chronologies différentes mais un fondement commun. Il nait
en Angleterre, se développe fortement par l’Allemagne et arrive tardivement en France.
Il se définit d’abord par une opposition aux formes classiques et d’un certain point de vue aux
Lumières. Le romantisme repose sur l’exaltation des sentiments, le culte de l’intuition, le sentiment,
, L’Europe au XIXe siècle 2
la passion, tout ça s’opposant au rationalisme des Lumières. Il faut libérer la tyrannie pour essayer de
trouver le choc, la passion. Il y a la recherche d’une énergie primitive première qu’il faut chercher
dans l’âme : le Génie. Avant de raisonner, il faut ressentir. C’est aussi un rejet de la Renaissance, de la
redécouverte de l’Antiquité qui avait pris une forme absolue pendant la RF et une redécouverte
fondamentale du MA.
Ce fondement du romantisme n’est pas totalement opposé aux Lumières. Il y a des mouvements qui
se réclament des Lumières comme par exemple au mouvement Allemand : tempête et élan. On
retrouve la tradition de l’individu et sa liberté un intérêt nouveau pour la nature. Les grands
génies du romantisme seront Shakespeare, JJ Rousseau des Rêveries.
Cela participe à la création d’un patriotisme allemand.
Le mouvement se développe dans toute l’Europe du Nord. Il y a un goût de l’extraordinaire, qui est
un goût de l’irrationnel (Merlin l’Enchanteur). Un thème essentiel est le pacte avec le Diable, la peau
de chagrin, Balzac.
Le romantisme c’est aussi le culte du paysage déshumanisé, l’idée que nous sommes minuscules face
à la grandeur de l’univers mais l’homme qui va se retrouver lui-même dans la nature. La nature c’est
le lieu de la méditation. C’est la solitude de l’homme qui médite et peut être compris comme le refus
de rentrer dans la modernité (tout ça est à relativiser). C’est la recherche d’un havre de paix.
Il y a donc une forme de nostalgie de l’Avant, du MA par exemple et de ce point de vue, il y a un choc
de la rencontre entre la pensée révolutionnaire et romantique.
Ce goût pour le retour à la nature favorise le goût du voyage lointain.
Les romantiques et l’histoire
Le culte de l’origine (la RF) s’oppose au rationalisme va aboutir à une recherche d’une pureté
disparue dans la publication de légendes populaires qui auraient été enfouies dans le passé. Tout nait
entre 1761 et 1763 quand l’auteur écossais Macpherson écrit Fingal et Temora. En Allemagne on va
redécouvrir une chanson du XIII la chanson des Nibelungen qui va être republiée à cette époque.
Cette naissance de ces légendes antiques a une fonction fondamentale : former les identités
nationales.
Tout ça part aussi par une politique générale de recollement de contes populaires. Par exemple ;
Grimm, … La nation se définit par la langue. Donc les chants, les coutumes sont récoltés dans un
projet patriotique pour connaitre l’histoire de son pays pour construire un sentiment national.
En France, cela arrive en 1852 avec Prospère et Mérimée mais cependant si qqchose est constitutif
de l’identité nationale c’est son histoire notamment marquée par la RF. Cette histoire française est
marquée aussi par un thème très utilisé dans le roman romantique, c’est le thème de la double
population développé par Augustin Thierry et par François Guizot. L’idée c’est que la RF est le
resurgissement d’un vieux conflit ethnique opposant les anciens aristocrates hérités de la race franc
et ceux hérités de la race gauloise. D’où la tradition qui s’inscrit au XIX : l’esprit gaulois, populaire, est
important.
En France on va chercher des héros dans l’histoire immédiate et pas passée. La RF a eu lieu à Paris et
pas ailleurs. Cf. tableau de Girodet-Trioson, Apothéose des héros français morts pour la patrie
pendant la guerre de la liberté (1801)
C’est dans ce climat que l’intérêt pour l’histoire se retrouve, c’est dans ce climat que nait la notion de
patrimoine. Avant cela, il n’existait pas. L’idée qu’il faut préserver l’ancien pour garder la marque du
passé : l’école des Chartres en 1821, les musées de Cluny en 1834.
On est dans la vague des romans historiques : Victor Hugo, Scott, Gogol, …
