Tristan CORBIERE, Les Amours jaunes, « Le crapaud », 1873
Introduction :
Présentation et situation du texte :
Les poètes ont souvent convoqué des figures animales pour les métaphoriser : la plus courante est l’oiseau
(l’albatros pour Baudelaire, le pélican pour Musset, le cygne pour Mallarmé). Or ici il s’agit d’un crapaud
(NB : un crapaud en joaillerie = une tache noire dans un diamant, un défaut qui fait donc perdre de la valeur),
animal peu valorisant.
Le sonnet écrit par Corbière en 1873 est tiré du recueil Les Amours jaunes. Peu connu de son vivant, Corbière
sera révélé par Verlaine dans son essai Les Poètes maudits Il correspond bien à cette dénomination : sa triste
existence se reflète dans les thèmes sombres de son recueil. Son écriture très originale et difficilement
classable est toutefois influencées par le symbolisme.
L’unité du passage :
Ce poème ne respecte pas les codes traditionnels du sonnet puisque les deux tercets précèdent les deux
quatrains et que le vers utilisé est l’octosyllabe (et non l’alexandrin, considéré comme le vers le plus noble).
Le texte semble donc jouer la notion d’écart (écart par rapport à une forme codifiée, écart par rapport au sujet
traité).
Problématique :
Nous allons voir comment ce texte nous délivre de façon surprenante une définition de la poésie.
Mouvements du texte :
Choix de découper le texte en 3 parties :
- du vers 1 à 5 : comment l’atmosphère inquiétante se met en place
- du vers 6 à 13 : étude du dialogue surprenant entre les deux locuteurs
- le dernier vers : rapprochement entre le crapaud et le poète
• Du vers 1 à 5 :
1. 1er vers : le poème s’ouvre sur un chant = faire écho aux origines chantées de la poésie mais avec
un côté sombre, sans air, atmosphère inquiétante.
2. Vers 2 et 3 : éléments associés à la nuit = lune et clair pour la lumière et sombre pour l’obscurité
inquiétante. Présence de matériaux froids : métal + découpures = lumière froide, qui ne réchauffe
pas ; lumière métallique. Atmosphère pesante dès le début. La couleur verte est présente =
moisissure ?
3. Vers 4 et 5 : côté hésitant du poème avec les points de suspensions (ou ellipse?)
Le chant est toujours indéfini, mais comparé pour le situer. Ce chant (cette poésie) = montrée comme affaiblit,
invisible ; il se cache. Le crapaud = le poète (craintif car cesse de chanter quand on l’approche). On retrouve
l’atmosphère inquiétante ici via l’enjambement = celui qui chante est enterré vivant.
• Du vers 6 à 13 :
1. Vers 6 et 7 : début du dialogue entre 2 locuteurs via un discourt direct. Aucunes infos sur les 2
promeneurs : couple? Ce qui rappelle le crapaud et son rôle de prince ensorcelé, côté romantique
enfouit mais également le dégoût aux premiers abords. Un des interlocuteurs crée l’effroi vis à vis
du crapaud et l’autre n’en est pas du tout apeuré.
2. Vers 10 et 11 : rapprochement entre le crapaud et le poète : personnage biblique, ne peuvent
s’extrairent de leur sort (de leur condition d’être), n’ont plus accès aux sphères de l’idéal. Synérèse
= image dévalorisée et ridicule. Enjambement = crapaud est un animal surprenant car il associe
des connotations contraires.7
3. Dernier quatrain : connotations contraires = crapaud est une source de lumière dans l’ombre, c’est
un animal ambigu et déroutant mais conserve quelques attributions traditionnelles de la figure du
poète. Il finit par se sauver, visiblement apeuré, sous ce qui apparaît comme une tombe : froid sous
la pierre.
Introduction :
Présentation et situation du texte :
Les poètes ont souvent convoqué des figures animales pour les métaphoriser : la plus courante est l’oiseau
(l’albatros pour Baudelaire, le pélican pour Musset, le cygne pour Mallarmé). Or ici il s’agit d’un crapaud
(NB : un crapaud en joaillerie = une tache noire dans un diamant, un défaut qui fait donc perdre de la valeur),
animal peu valorisant.
Le sonnet écrit par Corbière en 1873 est tiré du recueil Les Amours jaunes. Peu connu de son vivant, Corbière
sera révélé par Verlaine dans son essai Les Poètes maudits Il correspond bien à cette dénomination : sa triste
existence se reflète dans les thèmes sombres de son recueil. Son écriture très originale et difficilement
classable est toutefois influencées par le symbolisme.
L’unité du passage :
Ce poème ne respecte pas les codes traditionnels du sonnet puisque les deux tercets précèdent les deux
quatrains et que le vers utilisé est l’octosyllabe (et non l’alexandrin, considéré comme le vers le plus noble).
Le texte semble donc jouer la notion d’écart (écart par rapport à une forme codifiée, écart par rapport au sujet
traité).
Problématique :
Nous allons voir comment ce texte nous délivre de façon surprenante une définition de la poésie.
Mouvements du texte :
Choix de découper le texte en 3 parties :
- du vers 1 à 5 : comment l’atmosphère inquiétante se met en place
- du vers 6 à 13 : étude du dialogue surprenant entre les deux locuteurs
- le dernier vers : rapprochement entre le crapaud et le poète
• Du vers 1 à 5 :
1. 1er vers : le poème s’ouvre sur un chant = faire écho aux origines chantées de la poésie mais avec
un côté sombre, sans air, atmosphère inquiétante.
2. Vers 2 et 3 : éléments associés à la nuit = lune et clair pour la lumière et sombre pour l’obscurité
inquiétante. Présence de matériaux froids : métal + découpures = lumière froide, qui ne réchauffe
pas ; lumière métallique. Atmosphère pesante dès le début. La couleur verte est présente =
moisissure ?
3. Vers 4 et 5 : côté hésitant du poème avec les points de suspensions (ou ellipse?)
Le chant est toujours indéfini, mais comparé pour le situer. Ce chant (cette poésie) = montrée comme affaiblit,
invisible ; il se cache. Le crapaud = le poète (craintif car cesse de chanter quand on l’approche). On retrouve
l’atmosphère inquiétante ici via l’enjambement = celui qui chante est enterré vivant.
• Du vers 6 à 13 :
1. Vers 6 et 7 : début du dialogue entre 2 locuteurs via un discourt direct. Aucunes infos sur les 2
promeneurs : couple? Ce qui rappelle le crapaud et son rôle de prince ensorcelé, côté romantique
enfouit mais également le dégoût aux premiers abords. Un des interlocuteurs crée l’effroi vis à vis
du crapaud et l’autre n’en est pas du tout apeuré.
2. Vers 10 et 11 : rapprochement entre le crapaud et le poète : personnage biblique, ne peuvent
s’extrairent de leur sort (de leur condition d’être), n’ont plus accès aux sphères de l’idéal. Synérèse
= image dévalorisée et ridicule. Enjambement = crapaud est un animal surprenant car il associe
des connotations contraires.7
3. Dernier quatrain : connotations contraires = crapaud est une source de lumière dans l’ombre, c’est
un animal ambigu et déroutant mais conserve quelques attributions traditionnelles de la figure du
poète. Il finit par se sauver, visiblement apeuré, sous ce qui apparaît comme une tombe : froid sous
la pierre.