Les artistes utilisent la nature comme un matériau brut dans leur pratique. Ce type d’interaction se base
sur l’utilisation directe des éléments naturels (terre, bois, eau, plantes, roches, etc.) pour créer des
œuvres.
Exemples : Andy Goldsworthy, qui crée des sculptures temporaires à partir de pierres, de feuilles et de
branches, ou Nils-Udo qui utilise des éléments végétaux pour réaliser des installations.
La nature comme outil de transformation
Dans cette approche, l’artiste ne se contente pas d’utiliser la nature comme matériau, mais la nature
devient un outil de transformation. Ce sont des interventions où la nature “crée” l’œuvre à travers des
phénomènes naturels, comme le temps, l’eau ou la lumière
Exemples : Le travail de Charles Ross, qui utilise la lumière du soleil pour créer des brûlures sur des
surfaces sensibles, ou Richard Long avec ses marches dans la nature, qui marquent le sol et créent une
œuvre éphémère.
La nature comme partenaire de l’œuvre
Ici, la nature n’est pas simplement le matériau ou l’outil, mais un véritable partenaire dans la création.
L’artiste conçoit son œuvre en interaction avec le paysage, tout en tenant compte des phénomènes
naturels (érosion, croissance, mouvement des éléments).
Exemples : Spiral Jetty de Robert Smithson, où l’artiste utilise les roches et les éléments du lac salé pour
construire une spirale. L’œuvre évolue en fonction du niveau de l’eau et des changements climatiques,
créant un dialogue constant entre l’art et la nature.
Temporalité et transformation :
Éphémérité : L’idée que l’œuvre n’est pas permanente, en particulier lorsqu’elle utilise des matériaux organiques qui se
décomposent ou se modifient avec le temps (ex. : les œuvres de Goldsworthy)
Processus naturel : L’œuvre peut rendre visible un processus naturel (érosion, croissance, décomposition, etc.), souvent
avec une prise en compte du temps et des éléments naturels.
Cycle de vie : L’œuvre peut refléter des processus cycliques de la nature (comme la naissance, la mort, la régénération).
Conceptualisation de la nature :
Nature matérialisée : Transformation des éléments naturels en objets, sculptures ou installations qui
questionnent la frontière entre ce qui est naturel et ce qui est culturel. L’artiste peut amener la nature
dans un contexte de réflexion ou de critique
Nature transcendée : Lorsque l’artiste cherche à dépasser la simple représentation ou imitation de la
nature, en l’interprétant sous un angle métaphysique ou spirituel. Cela peut aussi impliquer un
questionnement sur la place de l’humanité dans le monde naturel.
, La nature a l’œuvre
Dès qu’on associe « nature » et « œuvre », plusieurs enjeux apparaissent :
• Représenter la nature, c est faire un choix : peindre un bœuf, une eur, une forêt ou une scène de
chasse, ce n est pas la même chose. Chaque représentation traduit un rapport humain à la nature.
Mais faut-il que la nature soit vierge de toute action humaine pour être considérée comme telle ? Peut-on
parler de nature quand on photographie un parc naturel, ou un paysage façonné par l homme, comme
un jardin à la française ou une scène de labour ?
•Et en n, est-ce que représenter un animal domestiqué, un arbre taillé ou un champ cultivé, c est encore
représenter la nature ? Ou est-ce une nature déjà mise en forme, cadrée, domestiquée ?
Avant d analyser un corpus d œuvres, il faut donc distinguer
• Une nature brute, sauvage, peu ou pas modi ée par l homme (forêts, montagnes, savanes, etc.)
• Une nature transformée, mise en scène ou exploitée : agriculture, jardins, élevage, paysages
humanisés
Quand l’artiste gure la nature dans une œuvre, La nature comme sujet d inspiration
Dans l art occidental, la nature est d abord représentée : peinte, observée, mise en scène. C est une
nature vue de l extérieur, comme sujet de contemplation, d étude ou d admiration. Depuis l Antiquité, les
artistes se sont tournés vers la nature pour la représenter. Paysages, animaux, végétaux, saisons, cieux :
la nature devient un sujet esthétique et symbolique.
Elle est souvent idéalisée (le paysage classique), parfois réaliste (naturalisme), ou romantique (nature
sublime, menaçante ou mélancolique).
Exemples :
Frans Snyders, Nature morte, tableau de chasse
1640
la nature morte met en scène la richesse et la brutalité d un
rapport humain à l animal. Cette nature morte baroque est
un prétexte pictural : l artiste cherche à démontrer sa
maîtrise technique, à rendre de manière illusionniste les
textures — plumes, poils, viandes, objets. La composition est
très construite, presque théâtrale.
Mais derrière la démonstration, il y a aussi une vision
brutale de la nature : des animaux tués, étalés, exposés
comme trophées. Il s agit donc d une nature dominée par
l homme, exploitée, transformée en spectacle.
Comme beaucoup de tableaux de chasse amands, l œuvre est à la fois démonstration de virtuosité
technique et af rmation de la domination humaine sur la nature.
Ici, la nature n est pas « à l œuvre » mais gée, vaincue, utilisée comme matière à peindre et à montrer.
L animal devient trophée esthétique, témoin d un pouvoir exercé sur le vivant.
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