Texte 16 : Noces
Introduction :
Cet extrait est issu de l’oeuvre Noces, un recueil d’essais à caractère autobiographique, publié en 1938 par Albert Camus
(1913-1960), dans lequel celui-ci se remémore son enfance algérienne. Dans ce passage il raconte ses baignades dans la
mer, les moments de bonheur intense qu’elles lui donnaient, entre le soleil, le sable et la mer. Il célèbre les noces de
l’homme avec la nature.
Axe de lecture : Le commentaire montrera comment l’auteur célèbre sa joie de vivre.
Analyse linéaire :
Lignes 1-4 : Longue phrase qui dit la soumission aux lois du monde. On trouve le thème de la passivité notamment avec
les termes : « la chute », « abandonné, « pesanteur », « abruti de ». Sur ces bras c’est l’eau qui agit en glissant (« le
glissement de l’eau »)
On remarque dans ces 4 lignes, avec les expressions : « chute dans le sable » et « abruti de soleil » que les éléments
submergent le narrateur. Ces lignes introduisent le thème de l’omniprésence du corps avec les termes : «chair et os»,
«bras», «peau» et «duvet».
Le premier paragraphe dit, sans rupture en une seule phrase : «Je suis un corps soumis aux lois et aux éléments de la
nature».
Ligne 5 : Avec l’expression «je comprends ici », on voit que le narrateur a une sagesse née non pas du raisonnement,
mais de l’expérience physique, sensorielle (« ici »).
Le terme « gloire » n’est pas à prendre au sens de célébrité. Camus l’emploie dans le sens de ce dont on peut tirer le plus
de fierté, de ce qui nous rend le plus éclatants.
Il oppose sa propre définition de la gloire à la définition commune : « ce qu’on appelle gloire ».
Cette gloire, c’est l’amour, on a son champ lexical (« amour », « aimer », « étreindre »). Cet amour marqué par l’hyperbole
« sans mesure ».
Lignes 6-7 : La phrase établit une égalité (« c’est aussi ») entre l’amour d’une femme et l’union joyeuse des éléments du
monde, qui sont le «ciel» et la «mer».
On a une dimension exclusivement physique de cet amour, notamment avec l’expression « étreindre un corps de femme
», qui débouche sur la « joie ».
Ce qui se passe à l’échelle d’une vie d’homme est semblable à ce qui se passe à l’échelle de l’univers. Plus encore, la joie
qui se communique « du ciel vers la mer » devient quelque chose de personnel, que l’on peut « retenir contre soi ».
L’union d’un homme avec une femme est comme l’union du ciel et de la mer
Il faut noter l’absence de dimension psychologique. Il ne s’agit pas du sentiment éprouvé pour telle femme particulière,
mais d’« étreindre un corps de femme ». Cela vaut pour n’importe quelle femme, pour toutes. Seul le corps compte ici.
Introduction :
Cet extrait est issu de l’oeuvre Noces, un recueil d’essais à caractère autobiographique, publié en 1938 par Albert Camus
(1913-1960), dans lequel celui-ci se remémore son enfance algérienne. Dans ce passage il raconte ses baignades dans la
mer, les moments de bonheur intense qu’elles lui donnaient, entre le soleil, le sable et la mer. Il célèbre les noces de
l’homme avec la nature.
Axe de lecture : Le commentaire montrera comment l’auteur célèbre sa joie de vivre.
Analyse linéaire :
Lignes 1-4 : Longue phrase qui dit la soumission aux lois du monde. On trouve le thème de la passivité notamment avec
les termes : « la chute », « abandonné, « pesanteur », « abruti de ». Sur ces bras c’est l’eau qui agit en glissant (« le
glissement de l’eau »)
On remarque dans ces 4 lignes, avec les expressions : « chute dans le sable » et « abruti de soleil » que les éléments
submergent le narrateur. Ces lignes introduisent le thème de l’omniprésence du corps avec les termes : «chair et os»,
«bras», «peau» et «duvet».
Le premier paragraphe dit, sans rupture en une seule phrase : «Je suis un corps soumis aux lois et aux éléments de la
nature».
Ligne 5 : Avec l’expression «je comprends ici », on voit que le narrateur a une sagesse née non pas du raisonnement,
mais de l’expérience physique, sensorielle (« ici »).
Le terme « gloire » n’est pas à prendre au sens de célébrité. Camus l’emploie dans le sens de ce dont on peut tirer le plus
de fierté, de ce qui nous rend le plus éclatants.
Il oppose sa propre définition de la gloire à la définition commune : « ce qu’on appelle gloire ».
Cette gloire, c’est l’amour, on a son champ lexical (« amour », « aimer », « étreindre »). Cet amour marqué par l’hyperbole
« sans mesure ».
Lignes 6-7 : La phrase établit une égalité (« c’est aussi ») entre l’amour d’une femme et l’union joyeuse des éléments du
monde, qui sont le «ciel» et la «mer».
On a une dimension exclusivement physique de cet amour, notamment avec l’expression « étreindre un corps de femme
», qui débouche sur la « joie ».
Ce qui se passe à l’échelle d’une vie d’homme est semblable à ce qui se passe à l’échelle de l’univers. Plus encore, la joie
qui se communique « du ciel vers la mer » devient quelque chose de personnel, que l’on peut « retenir contre soi ».
L’union d’un homme avec une femme est comme l’union du ciel et de la mer
Il faut noter l’absence de dimension psychologique. Il ne s’agit pas du sentiment éprouvé pour telle femme particulière,
mais d’« étreindre un corps de femme ». Cela vaut pour n’importe quelle femme, pour toutes. Seul le corps compte ici.