CHAPITRE 2: Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la
production?
Commerce international : désigne l’ensemble des échanges entre acteurs de pays différents.
Mondialisation : tendance à l’accroissement des échanges de biens, services et capitaux ainsi qu’à
l’internationalisation des lieux de production.
1 - Comment expliquer la spécialisation des pays?
Spécialisation : concentration de la production d’un pays ou d’une entreprise sur les activités pour lesquelles il ou
elle se sent le plus compétitif.
A) Explication classique des échanges internationaux (productivité du travail)
a. Pour Adam Smith, chaque pays à intérêt à se spécialiser dans les activités pour lesquelles il dispose d’un
avantage absolu (= le fait pour une entreprise ou un pays d’être capable de produire un bien ou un service en plus
grande quantité par rapport aux autres avec une quantité de facteurs de production égale voire moindre, grâce à
une meilleure productivité du travail) par rapport à ses partenaires et à acheter à ces derniers les produits pour
lesquels il est moins performant.
En effet, un pays dont la productivité du travail est la meilleure pour un produit donné permet à ce pays d’avoir
un prix unitaire moins élevé, augmentant sa compétitivité-prix (c’est à dire sa capacité à s’assurer voire à gagner
des parts de marchés en affichant des prix plus faibles que ses concurrents), lui permettant de gagner des parts de
marché à l’étranger, favorisant ainsi la spécialisation des pays. Chaque pays pratiquant cette spécialisation, il
s’opère donc une division internationale du travail qui permet, entre autres, d’accroître la production mondiale.
b. Cependant, ce modèle ne permet pas d’expliquer pourquoi des pays qui n’ont aucun avantage absolu
devraient participer au commerce international. C’est pourquoi David Ricardo développe la théorie des avantages
relatifs : les pays qui ne disposent d’aucun avantage absolu ont intérêt à se spécialiser dans la production pour
laquelle ils sont les moins mauvais, où leur avantage relatif est le plus élevé. D’après son modèle, même un pays
qui disposerait d’un avantage absolu dans toutes les productions gagnerait à se spécialiser dans la production
pour laquelle il a le plus gros avantage de coût. En effet, ce qu’il perd (en termes de production et donc de
revenus) en important l’autre produit acheté à un prix plus élevé que ce qu’il pourrait faire lui-même est plus que
compensé par les gains générés en se spécialisant dans la production pour laquelle il est le plus efficace.
Ainsi tous les pays ont intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle ils disposent d’un avantage
comparatif (= secteur d’activité dans lequel la productivité est relativement plus importante, ici celle du travail).
B) Les dotations factorielles
Dans la première moitié du XXème siècle, les économistes HOS étendent la théorie de Ricardo des avantages
comparatifs à l’ensemble des facteurs de production disponibles, qui diffèrent d’un pays à l’autre. En effet, les
pays se spécialisent en fonction de leur dotation factorielle (= quantité de facteurs de production disponibles dans
un pays) puisque cette dernière leur permet d’avoir un prix relatif des facteurs plus bas que le prix dans les autres
pays. Par exemple, l’Arabie Saoudite est dotée en matières premières telles que les hydrocarbures contrairement
à la France: ils y sont donc moins rares, donc moins chers qu’en France.
Ainsi, pour les néoclassiques, la dotation factorielle de chaque pays explique sa spécialisation: chaque pays a
intérêt à se spécialiser dans les produits et les services qui nécessitent les facteurs (travail, capital et matières
premières) dont il dispose en abondance.
La spécialisation permet une augmentation de la production mondiale avec une quantité de facteurs de
production inchangée.
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, C) Les dotations technologiques
Certains pays sont dotés en capital technologique leur permettant d’être à la pointe de la technologie. En effet,
selon le degré d’innovation d’un pays, il existe des écarts technologiques entre les pays, notamment dans les
technologies de production (avec la robotisation par exemple qui n’est pas disponible partout). Ceci leur confère
ainsi un avantage comparatif puisque leur productivité est meilleure du fait de l’existence de technologies de
pointe.
2 - Comment expliquer le commerce entre pays comparables?
Les échanges entre pays comparables représente les ⅔ des échanges internationaux, comment les expliquer?
A) La demande de différenciation
L’importance des échanges entre pays comparables (en termes de niveau de vie, de dotations technologiques et
factorielles) s’explique en partie par la demande adressée aux entreprises. En effet, le commerce intrabranche (=
échange de produits comparables entre pays de niveaux de dotations comparables) s’explique par la demande de
différenciation. Cette dernière peut être verticale, c’est-à-dire porter sur des critères objectifs comme la qualité
du produit (vendus à des prix différents) pour lesquels la compétitivité-hors prix est fondamentale, ou horizontale
en portant sur une variété de produits d’un même type, de même qualité (vendus à peu près au même prix) pour
lesquels la compétitivité-prix est le facteur déterminant. Les produits sont comparables mais pas identiques.
B) FMN et spécialisations fines
a. Spécialisation fine: on peut expliquer les échanges entre pays comparables en ayant une définition plus fine
des facteurs de production. Par exemple, la France forme de très bons ingénieurs dans le nucléaire lui permettant
d’exporter des services dans ce domaine tandis qu’elle importe plutôt les services ou biens de haute technologie
dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) des pays dont les ingénieurs sont
meilleurs dans le domaine en question. Il existe donc des avantages comparatifs selon les dotations factorielles
fines.
b. fragmentation de la chaîne des valeurs mondiales: La production comprend différentes étapes dont la R&D,
la conception, la fabrication, la vente etc. Ainsi, les étapes ne se produisent pas toutes dans les mêmes pays: les
Firmes MultiNationales (FMN = entreprise avec au moins une unité de production à l’étranger) fragmentent
géographiquement leurs chaînes de valeur en fonction des avantages comparatifs. Peuvent donc exister des
échanges entre pays de pièces détachées appartenant à la même branche faisant gonfler le commerce intra-
branche entre pays comparables. De même, ce commerce peut être intra firme comme avec des sous-traitants
étrangers. Par exemple, Airbus produit les différentes parties de ses avions à travers toute l’Europe.
3 - Le rôle croissant des FMN
A) L’importance de l’internationalisation des chaînes de valeur
Avec l'élargissement de la taille des marchés et l’essor du libre-échange, les FMN se sont fortement développées.
Cette tendance à la multinationalisation s’est d’abord expliquée par une logique de demande: les firmes ont
implanté leurs usines directement sur les marchés les plus prometteurs de manière à être au plus près des
consommateurs et ainsi contourner les barrières à l’échange.
Ensuite, les firmes ont favorisé une logique d’offre en allant chercher les territoires aux meilleures dotations
factorielles pour chaque élément du processus de production. On qualifie désormais de chaîne de valeur
mondiale cette décomposition internationale du processus de production en un ensemble de sous-opérations qui
conduisent à de la création de valeur à travers la production d’un bien ou d’un service. Chaque entreprise, dans le
but de voir s’améliorer sa compétitivité-prix, cherche à baisser ses coûts de production notamment en s’installant
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production?
Commerce international : désigne l’ensemble des échanges entre acteurs de pays différents.
Mondialisation : tendance à l’accroissement des échanges de biens, services et capitaux ainsi qu’à
l’internationalisation des lieux de production.
1 - Comment expliquer la spécialisation des pays?
Spécialisation : concentration de la production d’un pays ou d’une entreprise sur les activités pour lesquelles il ou
elle se sent le plus compétitif.
A) Explication classique des échanges internationaux (productivité du travail)
a. Pour Adam Smith, chaque pays à intérêt à se spécialiser dans les activités pour lesquelles il dispose d’un
avantage absolu (= le fait pour une entreprise ou un pays d’être capable de produire un bien ou un service en plus
grande quantité par rapport aux autres avec une quantité de facteurs de production égale voire moindre, grâce à
une meilleure productivité du travail) par rapport à ses partenaires et à acheter à ces derniers les produits pour
lesquels il est moins performant.
En effet, un pays dont la productivité du travail est la meilleure pour un produit donné permet à ce pays d’avoir
un prix unitaire moins élevé, augmentant sa compétitivité-prix (c’est à dire sa capacité à s’assurer voire à gagner
des parts de marchés en affichant des prix plus faibles que ses concurrents), lui permettant de gagner des parts de
marché à l’étranger, favorisant ainsi la spécialisation des pays. Chaque pays pratiquant cette spécialisation, il
s’opère donc une division internationale du travail qui permet, entre autres, d’accroître la production mondiale.
b. Cependant, ce modèle ne permet pas d’expliquer pourquoi des pays qui n’ont aucun avantage absolu
devraient participer au commerce international. C’est pourquoi David Ricardo développe la théorie des avantages
relatifs : les pays qui ne disposent d’aucun avantage absolu ont intérêt à se spécialiser dans la production pour
laquelle ils sont les moins mauvais, où leur avantage relatif est le plus élevé. D’après son modèle, même un pays
qui disposerait d’un avantage absolu dans toutes les productions gagnerait à se spécialiser dans la production
pour laquelle il a le plus gros avantage de coût. En effet, ce qu’il perd (en termes de production et donc de
revenus) en important l’autre produit acheté à un prix plus élevé que ce qu’il pourrait faire lui-même est plus que
compensé par les gains générés en se spécialisant dans la production pour laquelle il est le plus efficace.
Ainsi tous les pays ont intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle ils disposent d’un avantage
comparatif (= secteur d’activité dans lequel la productivité est relativement plus importante, ici celle du travail).
B) Les dotations factorielles
Dans la première moitié du XXème siècle, les économistes HOS étendent la théorie de Ricardo des avantages
comparatifs à l’ensemble des facteurs de production disponibles, qui diffèrent d’un pays à l’autre. En effet, les
pays se spécialisent en fonction de leur dotation factorielle (= quantité de facteurs de production disponibles dans
un pays) puisque cette dernière leur permet d’avoir un prix relatif des facteurs plus bas que le prix dans les autres
pays. Par exemple, l’Arabie Saoudite est dotée en matières premières telles que les hydrocarbures contrairement
à la France: ils y sont donc moins rares, donc moins chers qu’en France.
Ainsi, pour les néoclassiques, la dotation factorielle de chaque pays explique sa spécialisation: chaque pays a
intérêt à se spécialiser dans les produits et les services qui nécessitent les facteurs (travail, capital et matières
premières) dont il dispose en abondance.
La spécialisation permet une augmentation de la production mondiale avec une quantité de facteurs de
production inchangée.
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, C) Les dotations technologiques
Certains pays sont dotés en capital technologique leur permettant d’être à la pointe de la technologie. En effet,
selon le degré d’innovation d’un pays, il existe des écarts technologiques entre les pays, notamment dans les
technologies de production (avec la robotisation par exemple qui n’est pas disponible partout). Ceci leur confère
ainsi un avantage comparatif puisque leur productivité est meilleure du fait de l’existence de technologies de
pointe.
2 - Comment expliquer le commerce entre pays comparables?
Les échanges entre pays comparables représente les ⅔ des échanges internationaux, comment les expliquer?
A) La demande de différenciation
L’importance des échanges entre pays comparables (en termes de niveau de vie, de dotations technologiques et
factorielles) s’explique en partie par la demande adressée aux entreprises. En effet, le commerce intrabranche (=
échange de produits comparables entre pays de niveaux de dotations comparables) s’explique par la demande de
différenciation. Cette dernière peut être verticale, c’est-à-dire porter sur des critères objectifs comme la qualité
du produit (vendus à des prix différents) pour lesquels la compétitivité-hors prix est fondamentale, ou horizontale
en portant sur une variété de produits d’un même type, de même qualité (vendus à peu près au même prix) pour
lesquels la compétitivité-prix est le facteur déterminant. Les produits sont comparables mais pas identiques.
B) FMN et spécialisations fines
a. Spécialisation fine: on peut expliquer les échanges entre pays comparables en ayant une définition plus fine
des facteurs de production. Par exemple, la France forme de très bons ingénieurs dans le nucléaire lui permettant
d’exporter des services dans ce domaine tandis qu’elle importe plutôt les services ou biens de haute technologie
dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) des pays dont les ingénieurs sont
meilleurs dans le domaine en question. Il existe donc des avantages comparatifs selon les dotations factorielles
fines.
b. fragmentation de la chaîne des valeurs mondiales: La production comprend différentes étapes dont la R&D,
la conception, la fabrication, la vente etc. Ainsi, les étapes ne se produisent pas toutes dans les mêmes pays: les
Firmes MultiNationales (FMN = entreprise avec au moins une unité de production à l’étranger) fragmentent
géographiquement leurs chaînes de valeur en fonction des avantages comparatifs. Peuvent donc exister des
échanges entre pays de pièces détachées appartenant à la même branche faisant gonfler le commerce intra-
branche entre pays comparables. De même, ce commerce peut être intra firme comme avec des sous-traitants
étrangers. Par exemple, Airbus produit les différentes parties de ses avions à travers toute l’Europe.
3 - Le rôle croissant des FMN
A) L’importance de l’internationalisation des chaînes de valeur
Avec l'élargissement de la taille des marchés et l’essor du libre-échange, les FMN se sont fortement développées.
Cette tendance à la multinationalisation s’est d’abord expliquée par une logique de demande: les firmes ont
implanté leurs usines directement sur les marchés les plus prometteurs de manière à être au plus près des
consommateurs et ainsi contourner les barrières à l’échange.
Ensuite, les firmes ont favorisé une logique d’offre en allant chercher les territoires aux meilleures dotations
factorielles pour chaque élément du processus de production. On qualifie désormais de chaîne de valeur
mondiale cette décomposition internationale du processus de production en un ensemble de sous-opérations qui
conduisent à de la création de valeur à travers la production d’un bien ou d’un service. Chaque entreprise, dans le
but de voir s’améliorer sa compétitivité-prix, cherche à baisser ses coûts de production notamment en s’installant
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