Philosophie Politique : Traité politique de Spinoza
INTRODUCTION
Traité politique de Spinoza → redécouverte de Spinoza de nos jours + effet influence marxiste
Phie de l'immanence, tout est relié à tout, interprétation d'un monde connecté en ses parties →
pensée globale
Texte inachevé → n'a pas le temps de développer la partie sur la démocratie
Éléments introductifs
Né en 1632 à Amsterdam (même année que Vermeer) dans une famille juive, ne quittera pas les
Pays-Bas → existence ascétique éloignée des plaisirs
Refuse toute charge d'enseignement (malgré propositions), n'a pas pensé à l'intérieur d'une
institution → liberté, créativité, pas dans l'érudition
Il était artisan, polisseur de verres d'optique (cause de sa mort prématurée en 1677)
famille venant des Juifs qui ont quittés la péninsule ibérique, famille d’origine portugaise installée
aux Pays-Bas
L'inventaire des possessions de Spinoza comprend 159 ouvrages dont Descartes, des poètes latins,
textes hébraïques, textes mathématiques mais aussi littérature espagnole, un dico latin/espagnol,
latin/italien et narrations de récits de voyage → toujours des livres en espagnol (étrange pour un
homme issu d'une famille portugaise ?) → la langue de culture est le castillan alors que la langue
vernaculaire est le portugais ? Ou lorsque la famille quitte la péninsule pour les Flandres la
prégnance des Espagnols est toujours présente → suspect pour avoir quitté le pays et suspect dans le
pays pour être étranger
Deleuze l'appelle le « prince des philosophes »
CF : Jean Colerus biographe de Spinoza, aussi les œuvres posthumes de Spinoza
Colerus est un adversaire de Spinoza alors que Lucas (autre biographe important) est un disciple
croit à la mort du Christ mais non pas à la résurrection, qui serait allégorique.
Mais la biographie de Colerus est importante (édition de l'éthique au point seuil par Bernard
Pautrat) → 1704 en néerlandais
Selon Colerus vient d'une famille aisée de marchand éduqués, esprit vif, apprend l'allemand et le
1
,latin dès le plus jeune âge → François van der Ende enseignant de réputation, athée convaincu,
aurait influencé ses élèves, Spinoza amoureux de la fille de van der ende
Étudie la théologie, puis la physique (selon lui Dieu est dans la nature)
Découvre Descartes, principale source de ses connaissances philosophiques → vérité, faits et
fondements (réflexion sur l'influence des rabbins), cartésien de formation
Apprend les arts mécaniques selon les conseils de sa religion, l'érudition ne suffit pas, il faut
subsister → contre l'oisiveté, éviter le dérèglement des mœurs
Image d'un grand solitaire mais pas forcément vrai, bcp de ses amis vont publier ses œuvres à sa
mort
Vie très sobre, indépendante, esprit libre qui refusait de vivre aux crochets des autres, esprit
bienveillant et chaleureux
Rupture avec le judaïsme → exclusion de sa communauté religieuse et sociale par un herem en
1656 avant même qu'il ait publié un écrit
Écart entre conception de dieu de Spinoza et la conception monothéiste d'un dieu transcendant,
moral et omnipotent → chez Spinoza Dieu est immanent et non pas transcendant → pourquoi
l'appeler Dieu ? Repense dieu tout en utilisant un terme rhétorique, pour ne pas être accusé
d'athéisme, Spinoza n'a jamais été athée, il conçoit dieu d'une autre façon
Spinoza a 24 ans lorsqu'il est banni, reconnu comme hérétique pour avoir contesté la vérité de la
Torah et l'existence de Dieu (condamnation très sévère)
Sa communauté a compris assez tôt la dimension subversive religieuse de Spinoza, mort
symbolique dans sa communauté mais aussi mort économique → mais il ne renonce pas à ses
convictions philosophiques et théologiques
Le Traité Politique
Dernier texte sur lequel il a travaillé, sachant lui-même que ce serait son dernier texte, composé en
même temps que l'éthique (traité de réforme de l'entendement, grammaire hébraïque, ses
correspondances etc.…)
Spinoza a écrit peu d'ouvrages en comparaison avec d'autres philosophes, le traité politique,
l'éthique et traité de grammaire hébraïque sont ses seules œuvres achevées. En 1677 ses écrits
posthumes sont publiés (par Jarig Jelles et Louis Meyer), sûrement en concertation avec Spinoza
avant sa mort. La préface des œuvres posthumes traduite en français très récemment présente
Spinoza comme le nouveau Christ, authentiquement chrétien. (christianisme salut pour les
ignorants, la religion est l'antichambre de ce que la philosophie peut révéler) → conformité entre
philosophie spinoziste et chrétienté selon la préface, aimer dieu et aimer les autres comme nous
2
,même (mais quelle définition de Dieu)
Les textes originaux en latin sont très rapidement traduits en néerlandais 1 an après sa mort.
Le traité politique n'est pas aussi connu que ses autres écrits (l'éthique et le traité théologico-
politique), la première traduction française est de 1860 par Jules Gustave Prat, depuis 7 autres
traductions. La 3eme de Charles Appuln est celle de référence (1929) (livre de poche, Flammarion)
La dernière traduction date de 2013
(cf. : site hyper Spinoza)
Volet politique de l'éthique (qui parle de Dieu, la nature et l'origine de l'âme, des affects, servitude
de l'homme, liberté de l'homme mais ne dit pas comment instituer la paix entre les hommes, c'est ce
que va faire le traité politique)
(Deleuze écrit Spinoza, philosophie pratique)
Comment pouvoir vivre le mieux possible, en paix, libre et donc heureux. Recherche philosophique
de la meilleure manière de vivre → réponse de Spinoza : ne pas vivre sous la conduite de nos
affects mais sous celle des prescriptions de la raison → détermination de la vie bonne
textes en propositions et démonstrations, accompagné de scolies, des exemples, et de textes plus
polémiques. Vivre tel un géomètre c-à-d sans préjugés → appendice
Préconise les relations sociales, formation d'un corps politique (utilité de la communauté)
Sous titre apposé par les éditeurs : une société où existe un régime monarchique comment doit-elle
être instituée pour garantir liberté
Il ne s'agit pas de dire lesquels des 3 régimes est le meilleur (monarchique, aristocratique et
démocratique) mais dans n'importe quel régime il faut garantir la liberté et la paix des hommes
Le conatus (en latin s'efforcer de), toutes choses s'efforcent autant qu'elles le peuvent de persévérer
dans son être, la mort n'est donc pas en nous, elle ne vient jamais de nous mais de causes extérieures
→ on peut rapprocher cela de la volonté de puissance nietzschéenne, la volonté qui vient de la
puissance ou la volonté d'acquérir la puissance, se lit dans les deux sens.
Ce qui est vrai pour toutes choses est vrai pour l'homme, « l'homme n'est pas un empire dans
l'empire de la nature », l'homme est gouverné par les mêmes choses que sont les choses dans la
nature, il est déterminé par des causes qu'il ignore, la liberté n'est jamais liberté de choix ou libre
arbitre, tout est rendu absolument nécessaire par les lois de la nature.
Le meilleur moyen de pérenniser est de s'unir et de coexister pacifiquement, et ce sont ces éléments
qui doivent fonder tout régime, pour pouvoir continuer d'exister.
Chez Spinoza deux œuvres parlent de politique, le traité théologico-politique et le traité politique. 2
approches différentes. Le premier est un texte polémique, débat historique : les calvinistes
néerlandais à p. 1660 qui se considèrent comme des orthodoxes religieux cherchent l'appui du gvt
3
, pour prendre l'aval et combattre l'hérésie. Mais Jean de Witt, à la tête de l'exécutif, s'y oppose, eut
indépendance du pvr par rapport à l’Église → dangers de l'intolérance religieuse → encourage des
publications pour l'émulation intellectuelle théologique. Le sous titre du traité de Spinoza parle de la
liberté de conscience en terme religieux et théologiques en accord avec une piété, d'où le titre qui
confronte liberté de penser/piété/État
Sait que les théologiens sont hostiles à cette liberté de conscience
Le traité politique a un angle différent : comment les États doivent être composés pour assurer la
paix et la pérennité de l’État.
Structure du traité
200 articles répartis en 11 chapitres, les 5 premiers posent les concepts fondamentaux de la
philosophie politique de Spinoza (fondements, droit naturel, droit du pvr souverain [imperium],
charge du pvr, les fins que tous les États doivent poursuivre) → la concorde entre les hommes,
fondée sur l'harmonie
6 autres chapitres méticuleux juridiquement, exposent les structures des constitutions des 3 types de
régimes. Jamais de régime mixte chez Spinoza, conception très classique de la politique. Se réfère à
Machiavel et ses 3 formes de gvt. Mais Spinoza montre comment éviter la dégénérescence de ces
régimes (tyrannie, oligarchie, anarchie). 2 chap pour la monarchie, 3 pour l'aristocratie, 1 inachevé
sur la démocratie.
Lettre de Spinoza de 1684 (parfois utilisée comme préface au traité) : structure du texte énoncé dans
la lettre
Bibliographie
site hyper Spinoza (renvoi en hypertexte)
Spinoza et nous
Spinoza.fr (consacré à l'éthique)
Le rationalisme de Spinoza
Marcel Guéroux
Gilles Deleuze Philosophie pratique
Éternité chez Spinoza → Chantal Jacquet
Macherey
R. Misrahi
4
INTRODUCTION
Traité politique de Spinoza → redécouverte de Spinoza de nos jours + effet influence marxiste
Phie de l'immanence, tout est relié à tout, interprétation d'un monde connecté en ses parties →
pensée globale
Texte inachevé → n'a pas le temps de développer la partie sur la démocratie
Éléments introductifs
Né en 1632 à Amsterdam (même année que Vermeer) dans une famille juive, ne quittera pas les
Pays-Bas → existence ascétique éloignée des plaisirs
Refuse toute charge d'enseignement (malgré propositions), n'a pas pensé à l'intérieur d'une
institution → liberté, créativité, pas dans l'érudition
Il était artisan, polisseur de verres d'optique (cause de sa mort prématurée en 1677)
famille venant des Juifs qui ont quittés la péninsule ibérique, famille d’origine portugaise installée
aux Pays-Bas
L'inventaire des possessions de Spinoza comprend 159 ouvrages dont Descartes, des poètes latins,
textes hébraïques, textes mathématiques mais aussi littérature espagnole, un dico latin/espagnol,
latin/italien et narrations de récits de voyage → toujours des livres en espagnol (étrange pour un
homme issu d'une famille portugaise ?) → la langue de culture est le castillan alors que la langue
vernaculaire est le portugais ? Ou lorsque la famille quitte la péninsule pour les Flandres la
prégnance des Espagnols est toujours présente → suspect pour avoir quitté le pays et suspect dans le
pays pour être étranger
Deleuze l'appelle le « prince des philosophes »
CF : Jean Colerus biographe de Spinoza, aussi les œuvres posthumes de Spinoza
Colerus est un adversaire de Spinoza alors que Lucas (autre biographe important) est un disciple
croit à la mort du Christ mais non pas à la résurrection, qui serait allégorique.
Mais la biographie de Colerus est importante (édition de l'éthique au point seuil par Bernard
Pautrat) → 1704 en néerlandais
Selon Colerus vient d'une famille aisée de marchand éduqués, esprit vif, apprend l'allemand et le
1
,latin dès le plus jeune âge → François van der Ende enseignant de réputation, athée convaincu,
aurait influencé ses élèves, Spinoza amoureux de la fille de van der ende
Étudie la théologie, puis la physique (selon lui Dieu est dans la nature)
Découvre Descartes, principale source de ses connaissances philosophiques → vérité, faits et
fondements (réflexion sur l'influence des rabbins), cartésien de formation
Apprend les arts mécaniques selon les conseils de sa religion, l'érudition ne suffit pas, il faut
subsister → contre l'oisiveté, éviter le dérèglement des mœurs
Image d'un grand solitaire mais pas forcément vrai, bcp de ses amis vont publier ses œuvres à sa
mort
Vie très sobre, indépendante, esprit libre qui refusait de vivre aux crochets des autres, esprit
bienveillant et chaleureux
Rupture avec le judaïsme → exclusion de sa communauté religieuse et sociale par un herem en
1656 avant même qu'il ait publié un écrit
Écart entre conception de dieu de Spinoza et la conception monothéiste d'un dieu transcendant,
moral et omnipotent → chez Spinoza Dieu est immanent et non pas transcendant → pourquoi
l'appeler Dieu ? Repense dieu tout en utilisant un terme rhétorique, pour ne pas être accusé
d'athéisme, Spinoza n'a jamais été athée, il conçoit dieu d'une autre façon
Spinoza a 24 ans lorsqu'il est banni, reconnu comme hérétique pour avoir contesté la vérité de la
Torah et l'existence de Dieu (condamnation très sévère)
Sa communauté a compris assez tôt la dimension subversive religieuse de Spinoza, mort
symbolique dans sa communauté mais aussi mort économique → mais il ne renonce pas à ses
convictions philosophiques et théologiques
Le Traité Politique
Dernier texte sur lequel il a travaillé, sachant lui-même que ce serait son dernier texte, composé en
même temps que l'éthique (traité de réforme de l'entendement, grammaire hébraïque, ses
correspondances etc.…)
Spinoza a écrit peu d'ouvrages en comparaison avec d'autres philosophes, le traité politique,
l'éthique et traité de grammaire hébraïque sont ses seules œuvres achevées. En 1677 ses écrits
posthumes sont publiés (par Jarig Jelles et Louis Meyer), sûrement en concertation avec Spinoza
avant sa mort. La préface des œuvres posthumes traduite en français très récemment présente
Spinoza comme le nouveau Christ, authentiquement chrétien. (christianisme salut pour les
ignorants, la religion est l'antichambre de ce que la philosophie peut révéler) → conformité entre
philosophie spinoziste et chrétienté selon la préface, aimer dieu et aimer les autres comme nous
2
,même (mais quelle définition de Dieu)
Les textes originaux en latin sont très rapidement traduits en néerlandais 1 an après sa mort.
Le traité politique n'est pas aussi connu que ses autres écrits (l'éthique et le traité théologico-
politique), la première traduction française est de 1860 par Jules Gustave Prat, depuis 7 autres
traductions. La 3eme de Charles Appuln est celle de référence (1929) (livre de poche, Flammarion)
La dernière traduction date de 2013
(cf. : site hyper Spinoza)
Volet politique de l'éthique (qui parle de Dieu, la nature et l'origine de l'âme, des affects, servitude
de l'homme, liberté de l'homme mais ne dit pas comment instituer la paix entre les hommes, c'est ce
que va faire le traité politique)
(Deleuze écrit Spinoza, philosophie pratique)
Comment pouvoir vivre le mieux possible, en paix, libre et donc heureux. Recherche philosophique
de la meilleure manière de vivre → réponse de Spinoza : ne pas vivre sous la conduite de nos
affects mais sous celle des prescriptions de la raison → détermination de la vie bonne
textes en propositions et démonstrations, accompagné de scolies, des exemples, et de textes plus
polémiques. Vivre tel un géomètre c-à-d sans préjugés → appendice
Préconise les relations sociales, formation d'un corps politique (utilité de la communauté)
Sous titre apposé par les éditeurs : une société où existe un régime monarchique comment doit-elle
être instituée pour garantir liberté
Il ne s'agit pas de dire lesquels des 3 régimes est le meilleur (monarchique, aristocratique et
démocratique) mais dans n'importe quel régime il faut garantir la liberté et la paix des hommes
Le conatus (en latin s'efforcer de), toutes choses s'efforcent autant qu'elles le peuvent de persévérer
dans son être, la mort n'est donc pas en nous, elle ne vient jamais de nous mais de causes extérieures
→ on peut rapprocher cela de la volonté de puissance nietzschéenne, la volonté qui vient de la
puissance ou la volonté d'acquérir la puissance, se lit dans les deux sens.
Ce qui est vrai pour toutes choses est vrai pour l'homme, « l'homme n'est pas un empire dans
l'empire de la nature », l'homme est gouverné par les mêmes choses que sont les choses dans la
nature, il est déterminé par des causes qu'il ignore, la liberté n'est jamais liberté de choix ou libre
arbitre, tout est rendu absolument nécessaire par les lois de la nature.
Le meilleur moyen de pérenniser est de s'unir et de coexister pacifiquement, et ce sont ces éléments
qui doivent fonder tout régime, pour pouvoir continuer d'exister.
Chez Spinoza deux œuvres parlent de politique, le traité théologico-politique et le traité politique. 2
approches différentes. Le premier est un texte polémique, débat historique : les calvinistes
néerlandais à p. 1660 qui se considèrent comme des orthodoxes religieux cherchent l'appui du gvt
3
, pour prendre l'aval et combattre l'hérésie. Mais Jean de Witt, à la tête de l'exécutif, s'y oppose, eut
indépendance du pvr par rapport à l’Église → dangers de l'intolérance religieuse → encourage des
publications pour l'émulation intellectuelle théologique. Le sous titre du traité de Spinoza parle de la
liberté de conscience en terme religieux et théologiques en accord avec une piété, d'où le titre qui
confronte liberté de penser/piété/État
Sait que les théologiens sont hostiles à cette liberté de conscience
Le traité politique a un angle différent : comment les États doivent être composés pour assurer la
paix et la pérennité de l’État.
Structure du traité
200 articles répartis en 11 chapitres, les 5 premiers posent les concepts fondamentaux de la
philosophie politique de Spinoza (fondements, droit naturel, droit du pvr souverain [imperium],
charge du pvr, les fins que tous les États doivent poursuivre) → la concorde entre les hommes,
fondée sur l'harmonie
6 autres chapitres méticuleux juridiquement, exposent les structures des constitutions des 3 types de
régimes. Jamais de régime mixte chez Spinoza, conception très classique de la politique. Se réfère à
Machiavel et ses 3 formes de gvt. Mais Spinoza montre comment éviter la dégénérescence de ces
régimes (tyrannie, oligarchie, anarchie). 2 chap pour la monarchie, 3 pour l'aristocratie, 1 inachevé
sur la démocratie.
Lettre de Spinoza de 1684 (parfois utilisée comme préface au traité) : structure du texte énoncé dans
la lettre
Bibliographie
site hyper Spinoza (renvoi en hypertexte)
Spinoza et nous
Spinoza.fr (consacré à l'éthique)
Le rationalisme de Spinoza
Marcel Guéroux
Gilles Deleuze Philosophie pratique
Éternité chez Spinoza → Chantal Jacquet
Macherey
R. Misrahi
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