LECTURE LINÉAIRE 16 : ANDROMAQUE, ACTE V SCÈNE 3
Première partie : vers 1 à 8 : Les reproches faits à Oreste
Deuxième partie : ligne 9 à 16 : Les regrets d'Hermione
Troisième partie : ligne 17 à 20 : Les adieux funestes d’Hermione
Comment le mépris d’Hermione pour Oreste est-il représenté et en quoi sa passion la conduit à sa
perte ?
INTRODUCTION
La tragédie, puisant ses origines dans l’Antiquité, inspire les dramaturges du XVIIe siècle.
Le classicisme voit l’apogée de ce genre noble grâce notamment aux prestigieux auteurs
Corneille et Racine.
Ce dernier, contemporain de Molière et Boileau, rayonne dans la maîtrise de l’alexandrin.
Adepte du thème de la passion tragique, il s’inspire à de nombreuses reprises de mythes de
l’Antiquité, comme dans sa fameuse pièce Andromaque.
Dans cette oeuvre éponyme, Racine lie ses protagonistes au sein d’une chaîne d’amours
non-partagées : Andromaque, veuve fidèle d’Hector, est aimée du roi Pyrrhus qui la retient
captive. Ce dernier est lui-même adoré d’Hermione dont Oreste est désespérément amoureux.
Les protagonistes sont victimes de leur passion qui les mène à leur perte.
Dans dans la scène 3 de l’acte V, Hermione s’emporte contre Oreste qui, sous ses ordres,
a tué Pyrrhus en espérant gagner ses faveurs.
Comment le mépris d’Hermione pour Oreste est-il représenté et en quoi sa passion la
conduit à sa perte ?
Notre extrait se composant de trois mouvements différents, nous étudierons tout d’abord
les reproches faits à Oreste. Dans un second temps, nous nous intéresserons aux regrets
d’Hermione. Enfin, nous analyserons ses adieux funestes.
I. Les reproches faits à Oreste
Dans une première partie, Hermione, dévastée par la nouvelle de la mort de Pyrrhus, s’en prend à
Oreste. Paradoxalement, c’est elle-même qui avait demandé au jeune homme de tuer le Roi. La
forte ponctuation à travers toute cette première partie montre la colère d’Hermione.
« Ah ! Fallait-il en croire une amante insensée ? » vers 1 =
• Interjection « Ah ! » typique du théâtre tragique -> Hermione est désespérée
• Question rhétorique -> elle remet en question l’obéissance d’Oreste qui aurait dû se
douter que la colère faussait ses commandements
• Périphrase « amante insensée » -> Hermione se détache de la personne qu’elle était
lorsqu’elle a ordonné la mort de Pyrrhus, se dédouane de sa mort
, « Ne devais-tu pas lire au fond de ma pensée ? » vers 2 =
• Litote (négation totale) -> Oreste n’a pas su deviner Hermione, lui reprocher son manque
de lucidité
• Question rhétorique à nouveau -> elle veut qu’Oreste culpabilise et porte le poids à lui seul
de la mort de Pyrrhus
« Et ne voyais-tu pas dans mes emportements Que mon coeur démentait ma bouche à tout
moment ?» vers 3-4 =
• « Et » = conjonction de coordination en début de vers -> Hermione enchaîne les
reproches, colère et haine envers Oreste
• Importance du terme « emportements » qui dédouane à nouveau Hermione, elle était
emportée et aveuglée par sa colère
• Métaphore « coeur » = son amour, « bouche » = ses ordres ; antithèse entre ces deux
valeurs qui se contredisent -> instabilité émotionnelle d’Hermione, folie amoureuse.
Déséquilibre être / paraître
• « Emportements » / « à tout moment » à la rime -> conséquences de la passion qui peut
se révéler destructrice
La négation, abondante dans ce passage, témoigne des reproches et de l’acharnement
d’Hermione sur Oreste. Elle n’est pas en accord avec ses propos initiaux, elle n’a pas su se
comprendre et reproche à Oreste de ne pas en avoir été capable non plus. Hermione se dévoile
comme un personnage hypocrite et égoïste.
« Quand je l’aurais voulu, fallait-il y souscrire ? » vers 5 =
• Hermione remet ici en cause l’obéissance d’Oreste -> très hypocrite de sa part puisqu’elle
savait qu’il ferait tout pour elle et l’a justement utilisé pour cela
• Utilisation du « Je » pour la première fois et conditionnel passé -> regret
« N’as-tu pas dû cent fois te le faire redire ? » vers 6 :
• Omniprésence du pronom « tu » et ses dérivées -> Oreste est le seul coupable aux yeux
d’Hermione
• Hyperbole « cent fois » -> Hermione se contredit : elle parlait au vers 3 d’un
« emportement » qui finalement est un acte auquel elle a réfléchi « cent fois » -> mauvaise
foi
• Oreste en COD « te » -> il est victime de l’instabilité émotionnelle d’Hermione causée par
sa passion
« Toi même avant le coup me venir consulter, Y revenir encore, où plutôt m’éviter ? » vers 7-8 :
• Pronom personnel « toi-même » -> elle insiste sur Oreste, sa culpabilité
• « Revenir », « encore », « redire » = répétition -> Il aurait dû y réfléchir à deux fois avant de
commettre l’irréparable
Première partie : vers 1 à 8 : Les reproches faits à Oreste
Deuxième partie : ligne 9 à 16 : Les regrets d'Hermione
Troisième partie : ligne 17 à 20 : Les adieux funestes d’Hermione
Comment le mépris d’Hermione pour Oreste est-il représenté et en quoi sa passion la conduit à sa
perte ?
INTRODUCTION
La tragédie, puisant ses origines dans l’Antiquité, inspire les dramaturges du XVIIe siècle.
Le classicisme voit l’apogée de ce genre noble grâce notamment aux prestigieux auteurs
Corneille et Racine.
Ce dernier, contemporain de Molière et Boileau, rayonne dans la maîtrise de l’alexandrin.
Adepte du thème de la passion tragique, il s’inspire à de nombreuses reprises de mythes de
l’Antiquité, comme dans sa fameuse pièce Andromaque.
Dans cette oeuvre éponyme, Racine lie ses protagonistes au sein d’une chaîne d’amours
non-partagées : Andromaque, veuve fidèle d’Hector, est aimée du roi Pyrrhus qui la retient
captive. Ce dernier est lui-même adoré d’Hermione dont Oreste est désespérément amoureux.
Les protagonistes sont victimes de leur passion qui les mène à leur perte.
Dans dans la scène 3 de l’acte V, Hermione s’emporte contre Oreste qui, sous ses ordres,
a tué Pyrrhus en espérant gagner ses faveurs.
Comment le mépris d’Hermione pour Oreste est-il représenté et en quoi sa passion la
conduit à sa perte ?
Notre extrait se composant de trois mouvements différents, nous étudierons tout d’abord
les reproches faits à Oreste. Dans un second temps, nous nous intéresserons aux regrets
d’Hermione. Enfin, nous analyserons ses adieux funestes.
I. Les reproches faits à Oreste
Dans une première partie, Hermione, dévastée par la nouvelle de la mort de Pyrrhus, s’en prend à
Oreste. Paradoxalement, c’est elle-même qui avait demandé au jeune homme de tuer le Roi. La
forte ponctuation à travers toute cette première partie montre la colère d’Hermione.
« Ah ! Fallait-il en croire une amante insensée ? » vers 1 =
• Interjection « Ah ! » typique du théâtre tragique -> Hermione est désespérée
• Question rhétorique -> elle remet en question l’obéissance d’Oreste qui aurait dû se
douter que la colère faussait ses commandements
• Périphrase « amante insensée » -> Hermione se détache de la personne qu’elle était
lorsqu’elle a ordonné la mort de Pyrrhus, se dédouane de sa mort
, « Ne devais-tu pas lire au fond de ma pensée ? » vers 2 =
• Litote (négation totale) -> Oreste n’a pas su deviner Hermione, lui reprocher son manque
de lucidité
• Question rhétorique à nouveau -> elle veut qu’Oreste culpabilise et porte le poids à lui seul
de la mort de Pyrrhus
« Et ne voyais-tu pas dans mes emportements Que mon coeur démentait ma bouche à tout
moment ?» vers 3-4 =
• « Et » = conjonction de coordination en début de vers -> Hermione enchaîne les
reproches, colère et haine envers Oreste
• Importance du terme « emportements » qui dédouane à nouveau Hermione, elle était
emportée et aveuglée par sa colère
• Métaphore « coeur » = son amour, « bouche » = ses ordres ; antithèse entre ces deux
valeurs qui se contredisent -> instabilité émotionnelle d’Hermione, folie amoureuse.
Déséquilibre être / paraître
• « Emportements » / « à tout moment » à la rime -> conséquences de la passion qui peut
se révéler destructrice
La négation, abondante dans ce passage, témoigne des reproches et de l’acharnement
d’Hermione sur Oreste. Elle n’est pas en accord avec ses propos initiaux, elle n’a pas su se
comprendre et reproche à Oreste de ne pas en avoir été capable non plus. Hermione se dévoile
comme un personnage hypocrite et égoïste.
« Quand je l’aurais voulu, fallait-il y souscrire ? » vers 5 =
• Hermione remet ici en cause l’obéissance d’Oreste -> très hypocrite de sa part puisqu’elle
savait qu’il ferait tout pour elle et l’a justement utilisé pour cela
• Utilisation du « Je » pour la première fois et conditionnel passé -> regret
« N’as-tu pas dû cent fois te le faire redire ? » vers 6 :
• Omniprésence du pronom « tu » et ses dérivées -> Oreste est le seul coupable aux yeux
d’Hermione
• Hyperbole « cent fois » -> Hermione se contredit : elle parlait au vers 3 d’un
« emportement » qui finalement est un acte auquel elle a réfléchi « cent fois » -> mauvaise
foi
• Oreste en COD « te » -> il est victime de l’instabilité émotionnelle d’Hermione causée par
sa passion
« Toi même avant le coup me venir consulter, Y revenir encore, où plutôt m’éviter ? » vers 7-8 :
• Pronom personnel « toi-même » -> elle insiste sur Oreste, sa culpabilité
• « Revenir », « encore », « redire » = répétition -> Il aurait dû y réfléchir à deux fois avant de
commettre l’irréparable