Les transformations sociales et démographiques :
Chapitre 1 : Les transformations des structures sociales
I/ Révolution industrielle et mutations des structures sociales.
A- Les transformations des structures sociales ont favorisé la croissance industrielle.
R. Rostow (1916-2003), Les étapes de la croissance économique. Un manifeste non-communiste (1960) : cf cours sur la croissance.
Il définit les différentes phases qui mènent à l’industrialisation. La première, la société traditionnelle, est dominée par les grands
propriétaires fonciers, la technologie et la science sont peu développées. Pour arriver à la phase du take off, il faut « une nouvelle
élite » selon Rostow.
Alexander Gershenkron (1904-1978), Economic Backwardness in Historical Perspective (1962) : étudie la Russie. Montre qu’il faut
démanteler les structures féodales pour permettre l’industrialisation. Le servage est un frein à l’industrialisation, bride tout progrès de
la demande. Servage abolit en Russie par le tsar Alexandre II en 1861.
Autres pays :
- Japon : la structure sociale n’était pas favorable à l’industrialisation (manque de maturité sociale, structures féodales), l’Etat a donc
dû agir fortement. Ere Meiji.
- France et RU (early starters), les structures sociales étaient précocement modernes. Société d’ordres disparaît en France en 1789.
Mais il y avait déjà une bourgeoisie qui s’enrichit de plus en plus et permet une croissance des échanges et de la demande, donc du
PT…. Bourgeoisie nourrie par la pensée des Lumières. Pensée des Lumières sensible à celle des physiocrates (« laisser faire, laisser
passer » de François de Gournay). La bourgeoisie permet la diffusion et la mise en œuvre de cette pensée. Décret d’Allarde et la Loi
Le Chapelier (1791) interdisent les coalitions ouvrières (les regroupements en associations et les grèves). Aspirations libérales et
entrepreneuriales.
Patrick Verley évoque l’apparition d’une société de consommateurs au RU au cours du XVIIIème. C’est une classe moyenne
(artisans, petits commerçants, professions libérales) qui permet une augmentation de la demande (=industrialisation). Son importance
grandit avec l’urbanisation et avec le recul de l’agriculture.
- Industrialisation du Nord-Est des EU (Manufacturing Belt) à partir des 1840’. Même logique. Les transformations de la structure
sociale ont favorisé l’O et la D et donc l’industrialisation qui à son tour entraîne des modifications sociales.
B- L’industrialisation entraîne une évolution du monde du travail.
Sociétés préindustrielles :
- Poids de l’agriculture
- Variété + caractère réglementé des métiers de l’artisanat.
Montée de l’usine :
- Naissance du factory system. Machinisme se développe.
- Karl Marx (1818-1883) : enclosures (1750-1830), remaniement des structures foncières qui contraint les paysans à
vendre leur force de travail. Naissance du prolétariat. Artisans basculent à l’usine.
- Karl Polanyi (1886-1964), La grande transformation (1944) : « désencastrement », autonomisation de la sphère
économique. Le Poor Law Amendment Act (RU, 1834) limite l’assistance aux pauvres. Force de travail devient une
marchandise.
- Le travailleur est déqualifié. OST (Ford + Taylor). Division du travail (cf Smith) = gains de Pté / augmentation des
salaires pour compenser l’aliénation du travailleur et éviter le turn over de la main d’œuvre (cf Ford). Il faut éviter le
nomadisme des travailleurs.
- Contrôle social fort. Frédéric Le Play (1806-1882), La réforme sociale en France (1864) : développe le paternalisme. Le
patron procure à ses ouvriers des avantages pour stabiliser la main-d’œuvre. Recherche d’un climat social propice à
l’activité industrielle.
Développement du salariat :
- Travail féminin + des enfants. Poids important des femmes dans l’industrie du textile : avec des salaires inférieurs à 50%
des salaires des hommes. Besoin d’une main-d’œuvre peu chère : bas coûts de P°. Peu de législation sur le travail des
enfants.
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Chapitre 1 : Les transformations des structures sociales
I/ Révolution industrielle et mutations des structures sociales.
A- Les transformations des structures sociales ont favorisé la croissance industrielle.
R. Rostow (1916-2003), Les étapes de la croissance économique. Un manifeste non-communiste (1960) : cf cours sur la croissance.
Il définit les différentes phases qui mènent à l’industrialisation. La première, la société traditionnelle, est dominée par les grands
propriétaires fonciers, la technologie et la science sont peu développées. Pour arriver à la phase du take off, il faut « une nouvelle
élite » selon Rostow.
Alexander Gershenkron (1904-1978), Economic Backwardness in Historical Perspective (1962) : étudie la Russie. Montre qu’il faut
démanteler les structures féodales pour permettre l’industrialisation. Le servage est un frein à l’industrialisation, bride tout progrès de
la demande. Servage abolit en Russie par le tsar Alexandre II en 1861.
Autres pays :
- Japon : la structure sociale n’était pas favorable à l’industrialisation (manque de maturité sociale, structures féodales), l’Etat a donc
dû agir fortement. Ere Meiji.
- France et RU (early starters), les structures sociales étaient précocement modernes. Société d’ordres disparaît en France en 1789.
Mais il y avait déjà une bourgeoisie qui s’enrichit de plus en plus et permet une croissance des échanges et de la demande, donc du
PT…. Bourgeoisie nourrie par la pensée des Lumières. Pensée des Lumières sensible à celle des physiocrates (« laisser faire, laisser
passer » de François de Gournay). La bourgeoisie permet la diffusion et la mise en œuvre de cette pensée. Décret d’Allarde et la Loi
Le Chapelier (1791) interdisent les coalitions ouvrières (les regroupements en associations et les grèves). Aspirations libérales et
entrepreneuriales.
Patrick Verley évoque l’apparition d’une société de consommateurs au RU au cours du XVIIIème. C’est une classe moyenne
(artisans, petits commerçants, professions libérales) qui permet une augmentation de la demande (=industrialisation). Son importance
grandit avec l’urbanisation et avec le recul de l’agriculture.
- Industrialisation du Nord-Est des EU (Manufacturing Belt) à partir des 1840’. Même logique. Les transformations de la structure
sociale ont favorisé l’O et la D et donc l’industrialisation qui à son tour entraîne des modifications sociales.
B- L’industrialisation entraîne une évolution du monde du travail.
Sociétés préindustrielles :
- Poids de l’agriculture
- Variété + caractère réglementé des métiers de l’artisanat.
Montée de l’usine :
- Naissance du factory system. Machinisme se développe.
- Karl Marx (1818-1883) : enclosures (1750-1830), remaniement des structures foncières qui contraint les paysans à
vendre leur force de travail. Naissance du prolétariat. Artisans basculent à l’usine.
- Karl Polanyi (1886-1964), La grande transformation (1944) : « désencastrement », autonomisation de la sphère
économique. Le Poor Law Amendment Act (RU, 1834) limite l’assistance aux pauvres. Force de travail devient une
marchandise.
- Le travailleur est déqualifié. OST (Ford + Taylor). Division du travail (cf Smith) = gains de Pté / augmentation des
salaires pour compenser l’aliénation du travailleur et éviter le turn over de la main d’œuvre (cf Ford). Il faut éviter le
nomadisme des travailleurs.
- Contrôle social fort. Frédéric Le Play (1806-1882), La réforme sociale en France (1864) : développe le paternalisme. Le
patron procure à ses ouvriers des avantages pour stabiliser la main-d’œuvre. Recherche d’un climat social propice à
l’activité industrielle.
Développement du salariat :
- Travail féminin + des enfants. Poids important des femmes dans l’industrie du textile : avec des salaires inférieurs à 50%
des salaires des hommes. Besoin d’une main-d’œuvre peu chère : bas coûts de P°. Peu de législation sur le travail des
enfants.
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