Montrez que Jean-Claude Romand est un personnage multiforme
Le mensonge comme façon d’être est chez Jean-Claude Romand, une facette importante de son
comportement nuancé. Ainsi, cela lui permis d’obtenir ce qu’il autrefois convoitait en utilisant fourberie
et trahison pour arriver à ses fins. Carrère dresse le portrait d’un homme portant plusieurs masques
voguant au-dessus des soupçons de ses proches et où le mensonge se manifeste notamment par la
dissimulation et le reniement volontaire de son être et de ses actes devenus un atout nécessaire pour
préserver la réalité dans laquelle ses vices se sont développés. Lors du procès, Romand témoigne de son
désir de se faire pardonner pour ce qu’il a fait et décide d’emprunter la voie de la rédemption soit celle du
Saint en opposition à celle de l’Adversaire, la voie qu’il usait auparavant.
« Je comprends – dit-il à son procès – que même mes paroles et même ma survie ajoutent au scandale de
mes actes […] C’est la dernière occasion que j’aurai de parler à ceux qui souffrent à cause de moi […] Je
leur demande à tous pardon. Pardon d’avoir détruit vos vies, pardon de n’avoir jamais dit la vérité […]
Pardon de n’avoir pu supporter l’idée de vous faire souffrir. Je savais que je ne pourrais pas vivre sans
vous mais aujourd’hui, je suis encore en vie et je vous promets d’essayer de vivre tant que Dieu le voudra.
[…] Pardon à ceux qui pourront pardonner, pardon aussi à ceux qui ne pourront jamais pardonner. »
(Page 76-77)
Dans cet extrait, la présence d’une tonalité émotive soudaine permet de montrer la dissimulation de ses
intentions en essayant vainement de se détacher de la culpabilité le rattachant à ses crimes afin de paraître
comme une victime au même titre que sa famille par la répétition du mot «pardon» ainsi que de
déterminants possessifs impliquant qu’il s’est fait dérobé quelque chose contre son gré. En effet, Cela met
à la lumière une vision de lui-même montrant son inconscience par rapport à la gravité de ses actes
poussées par des passions narcissiques. Ainsi, à ses yeux, la rédemption lui semble être ouverte en
troquant le rôle qu’il jouait pendant plus de dix-huit ans pour une personne attisant la sympathie des
autres afin d’atténuer son malaise social présent, son isolement, le vide dans sa personne et avant tout,
redorer son image. C’est par cette caractéristique qu’il est possible de reconnaître la dissimulation de sa
personne n’est pas le seul pillier portant ses mensonges. En effet, le caractère à la fois paradoxale et
troublant de Jean-Claude Romand est le lieu d’une opposition perpétuelle dans l’esprit de ce dernier entre
le reniement de sa personne et une profonde soif de reconnaissance au sein de la société afin de
correspondre à un idéal masculin de réussite et est le mal originel à l’origine des conséquences de sa
double vie. De ce fait, Jean-Claude Romand est constamment à la recherche de l’appréciation des autres à
son égard et de l’image qu’il projette.
« Il se déclarait aussi écoeuré par l’argent trop facile qui circule dans le pays de Gex : il n’avait pas envie
de suivre le mouvement, d’élever ses enfants dans ces valeurs-là, il mettait un point d’honneur à vivre
modestement. Les deux explications, indolence et vertu, ne se contredisent pas, au contraire concouraient
à l’image du savant détaché des choses matérielles » (Page 105)
Comme le montre cet extrait, il désire incarner des valeurs en opposition à ces actions afin de conformer à
un modèle d’homme empreint de bonté. Les gens sont donc contraints d’être admiratifs envers son style
de vie pieux axé sur les valeurs chrétiennes qu’il instaure dans son cadre familial. Il satisfait ainsi les
Le mensonge comme façon d’être est chez Jean-Claude Romand, une facette importante de son
comportement nuancé. Ainsi, cela lui permis d’obtenir ce qu’il autrefois convoitait en utilisant fourberie
et trahison pour arriver à ses fins. Carrère dresse le portrait d’un homme portant plusieurs masques
voguant au-dessus des soupçons de ses proches et où le mensonge se manifeste notamment par la
dissimulation et le reniement volontaire de son être et de ses actes devenus un atout nécessaire pour
préserver la réalité dans laquelle ses vices se sont développés. Lors du procès, Romand témoigne de son
désir de se faire pardonner pour ce qu’il a fait et décide d’emprunter la voie de la rédemption soit celle du
Saint en opposition à celle de l’Adversaire, la voie qu’il usait auparavant.
« Je comprends – dit-il à son procès – que même mes paroles et même ma survie ajoutent au scandale de
mes actes […] C’est la dernière occasion que j’aurai de parler à ceux qui souffrent à cause de moi […] Je
leur demande à tous pardon. Pardon d’avoir détruit vos vies, pardon de n’avoir jamais dit la vérité […]
Pardon de n’avoir pu supporter l’idée de vous faire souffrir. Je savais que je ne pourrais pas vivre sans
vous mais aujourd’hui, je suis encore en vie et je vous promets d’essayer de vivre tant que Dieu le voudra.
[…] Pardon à ceux qui pourront pardonner, pardon aussi à ceux qui ne pourront jamais pardonner. »
(Page 76-77)
Dans cet extrait, la présence d’une tonalité émotive soudaine permet de montrer la dissimulation de ses
intentions en essayant vainement de se détacher de la culpabilité le rattachant à ses crimes afin de paraître
comme une victime au même titre que sa famille par la répétition du mot «pardon» ainsi que de
déterminants possessifs impliquant qu’il s’est fait dérobé quelque chose contre son gré. En effet, Cela met
à la lumière une vision de lui-même montrant son inconscience par rapport à la gravité de ses actes
poussées par des passions narcissiques. Ainsi, à ses yeux, la rédemption lui semble être ouverte en
troquant le rôle qu’il jouait pendant plus de dix-huit ans pour une personne attisant la sympathie des
autres afin d’atténuer son malaise social présent, son isolement, le vide dans sa personne et avant tout,
redorer son image. C’est par cette caractéristique qu’il est possible de reconnaître la dissimulation de sa
personne n’est pas le seul pillier portant ses mensonges. En effet, le caractère à la fois paradoxale et
troublant de Jean-Claude Romand est le lieu d’une opposition perpétuelle dans l’esprit de ce dernier entre
le reniement de sa personne et une profonde soif de reconnaissance au sein de la société afin de
correspondre à un idéal masculin de réussite et est le mal originel à l’origine des conséquences de sa
double vie. De ce fait, Jean-Claude Romand est constamment à la recherche de l’appréciation des autres à
son égard et de l’image qu’il projette.
« Il se déclarait aussi écoeuré par l’argent trop facile qui circule dans le pays de Gex : il n’avait pas envie
de suivre le mouvement, d’élever ses enfants dans ces valeurs-là, il mettait un point d’honneur à vivre
modestement. Les deux explications, indolence et vertu, ne se contredisent pas, au contraire concouraient
à l’image du savant détaché des choses matérielles » (Page 105)
Comme le montre cet extrait, il désire incarner des valeurs en opposition à ces actions afin de conformer à
un modèle d’homme empreint de bonté. Les gens sont donc contraints d’être admiratifs envers son style
de vie pieux axé sur les valeurs chrétiennes qu’il instaure dans son cadre familial. Il satisfait ainsi les
